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Sédation profonde vs euthanasie

Sédation profonde vs euthanasie

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Issue d'une proposition conjointe UMP-PS (en les personnes des députés Leonetti Claeys), un projet de "sédation profonde" devant remplacer la loi Leonetti, avait reçu la bénédiction de François Hollande en décembre dernier. C'est l'Assemblée Nationale qui, cette semaine, a donné son onction à un nouveau pas vers une société de mort.

Après le vote, largement contesté dans la rue, du mariage homosexuel, on pouvait espérer que le pouvoir en avait assez fait pour ce quiquennat. C'était compter sans une impopularité record et l'envie de multiplier les marqueurs de (nouvelle) gauche à bon compte, comme pour se donner une contenance. Et ce, alors que plus personne ne croit à une quelconque réforme de fond bénéfique sur les plans économiques et sécuritaire, à désormais bientôt deux ans de l'échéance présidentielle. Mais c'est assez des considérations politiciennes pour une question si grave.

Naturellement, pour aborder l'euthanasie sans faire peur, le mot "mort" n'est jamais utilisé par ceux qui l'envisagent ou simplement l'évoquent. Alors qu'il s'agit bien là du coeur du sujet, tout juste est-il question de "fin de vie". La précaution, bien que profondément hypocrite, n'est pas inutile dans une société schizophrénique qui nie la mort - et qui en a donc plus peur que jamais - mais qui dans le même temps l'invoque comme un préférable à une vie pas aussi rose qu'on la voudrait, en particulier quand s'insinue en nous la vieillesse ou que, par surprise, nous frappe la maladie.

Une solution s'impose alors - inéluctable - dans cette fatale rhétorique : la "sédation profonde". Plonger un mourant, ou simplement un malade, dans un sommeil définitif, n'est-ce pas anticiper la mort ? La vérité gagnerait à ce que les mots soient prononcés. La médecine du XXIème siècle ne permet-elle pas d'apaiser les souffrances sans devoir pour cela imposer la mort ? Dans la coupable douceur d'un sommeil trop lourd, la vie ne sera pas trop lourde à porter. Mais qu'on se le dise, cette dormition républicaine ne précédera une nouvelle vie mais une Mauvaise Nouvelle.


Euthanasie : Vers un devoir de tuer ?
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Vincent Lambert, l'otage
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Philippe de Gaulle est mort et plus rien n’est gaullien
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