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Sophie Pétronin ne revient pas de Stockholm

Sophie Pétronin ne revient pas de Stockholm

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Quand on parle de syndrome de Stockholm concernant Sophie Pétronin on se trompe complètement. C'est rassurant d'un certain point de vue le syndrome de Stockholm, ce n'est pas sa faute si elle a ce discours délirant. Sa conversion et ses propos hallucinés sont dans l'ADN de ses motivations pour partir faire la charité à l'étranger. Son comportement est logique. Il est justifié par son fils pour qui sa mère s'est « adaptée », la soumission plutôt que le courage, l'autoflagellation plutôt que l'affirmation de nos valeurs.

La plupart des humanitaires ne partent pas par grandeur d'âme, ils fuient toujours quelque chose. Je fuyais moi-même une situation qui m'était devenu insupportable quand j'étais volontaire et je n'étais pas le seul.  J’ai gardé le silence pendant 20 ans sur ce milieu. Il est temps de dire certaines choses au risque de peut-être déplaire. Ce qui est ci-dessous ce ne sont pas des assertions ou une construction intellectuelle, ce sont des faits vécus, des choses vues et entendues…

J'y ai rencontré aussi une ou deux personnes de qualité mais ce sont des exceptions. Les petites sœurs de Foucauld là-bas n'avaient aucune vanité et faisaient beaucoup de bien qui, pour elles, va de soi. Elles, je les admirais et les admire encore de tout mon cœur.

Ces volontaires qui partent au loin chercher de l'exotisme gratifiant pour leur orgueil sont quasiment tous dans le masochisme mémoriel concernant la colonisation, n'ont pas de mots assez durs contre l'Occident (je me souviens de ces volontaires à Jérusalem ne voulant pas fêter Noël, cette fête pour eux matérialiste). Une théorie de frustrés, complexés tous narcissiques à de rarissimes exceptions qui venaient compenser qui sa médiocrité, qui sa misère sexuelle, qui un couple mal assorti ou une famille dysfonctionnelle…

Quand ils sont croyants, leur foi toujours un peu illuminée compense bien souvent -je ne veux pas dire toujours- une frustration sexuelle et ou amoureuse, une sorte d'auto-flagellation bizarre à se punir d’être un bourgeois, une bourgeoise matériellement favorisés, une culpabilité qui leur est douce, elle leur renvoie une image humaniste d'eux-mêmes.

Ces gens en fait, s’aiment «aimant»… ce sont eux avant tout qu’ils admirent. Narcissisme aigu en effet. Un milieu toxique.

Aucune bonté d’âme dans ces attitudes ambiguës.

Ce qu'il faudrait c'est un vrai discernement quant aux motivations des volontaires. Et pour l'instant ce n'est pas au programme à quelques exceptions.

Ces gens qui ont toute la meilleure volonté du monde font souvent de grosses sottises, comme ces volontaires qui creusaient un puits au centre d'un village musulman croyant bien faire. Ils n'avaient pas compris que quand les femmes allaient chercher l'eau elles échappaient à la violence de leurs maris…

Je me souviens des volontaires, dont moi-même au début, qui s'habillaient tous en "fiers nomades du désert" quand je suis parti à Jérusalem, et qui oubliaient notre identité. Salutairement un commerçant de la vieille ville m'a un jour engueulé sec, me rappelant que j'étais français et non palestinien, et j'ai arrêté les bêtises.

Je pourrais parler des communautés religieuses ayant fait vœu de pauvreté vivant dans 3000 m² à côté de pauvres gens s'entassant à trois familles dans 40m². Je pourrais évoquer le comportement de ces volontaires "antisionistes" à Gaza se comportant en terrain conquis tels finalement des néo-colonialistes. C'est en effet bien souvent du néo-colonialisme, du néo-colonialisme qui méconnaît les coutumes et traditions des pays pauvres, les ignorant sciemment ou non. Je pourrais évoquer ces volontaires qui se sont mariés là-bas, des mariages qui ne tiennent que le temps au conjoint de venir en France là encore à de rares exceptions. Le beau prince arabe, la belle hourie ont tôt fait de s'éloigner une fois les papiers précieux obtenus…

Maintenant que j'ai réellement trouvé ma propre terre sainte, c'est comme si je parlais de quelqu'un d'autres d'ailleurs, heureusement on mûrit et l'on comprend que le bonheur n'était qu'à quelques encablures et non au bout du monde…


Il a soufflé le Paraclet, comme un appel à la Patay
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Urgence et tragédie
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François, Nous tenions à te dire Merci !
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