Valls : l’apaisement unilatéral
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Manuel Valls l’a dit, il veut l’apaisement. Avec qui ? Hé bien avec tous ceux à qui il avait déclaré la guerre avant. Là-dessus, il a raison, on ne peut faire la paix qu’après avoir fait la guerre. Il nous fait d’ailleurs penser à ces gens mal-polis, et parfois bouffis d’orgueil, qui après vous avoir écrasé volontairement le pied, lancent : je m’excuse ! Formule de pardon de majesté sans doute.
Rassembler pour faire rentrer dans le rang
Voilà ce que déclara à son arrivée l’ex-premier flic devenu premier de nos ministres : "La France, c'est aussi un pays de liberté. Cette majorité l'a montré en ouvrant le mariage aux couples de même sexe. Mais je souhaite l'apaisement, et c'est la volonté du président de la République. Et c'est aussi cela la gauche! La gauche est fidèle à elle-même et à ses valeurs quand elle sait s'adresser à tous et rassemble." Il veut donc rassembler l’ennemi après l’avoir vaincu, rassembler sans l'écouter. Cela signifie simplement que ce gardien de la révolution anthropologique en cours veut simplement faire rentrer les opposants dans le rang. La traduction la plus sympathique possible serait encore : Vous aviez tort, je vous ai combattus fermement, et aujourd’hui je vous tolère dans la République. Nous ne doutions d’ailleurs pas que la gueuse soit une maison de tolérance.
Il donne la preuve de son intention de faire rentrer dans le rang les opposants au mariage pour tous immédiatement après en disant : "dans un pays traversé par les fractures, les rumeurs, notamment sur cette soi-disant théorie du genre à l'école, tous les républicains doivent savoir s'écouter, se retrouver et éviter les surenchères, dont les extrémismes au fond sont les seuls vainqueurs". Les extrémismes ! Bien sûr, toujours ceux là ! Il nous les promet depuis tellement de temps qu’ils vont bien finir par surgir. Pendant des mois, Valls nous a promis une radicalisation de La Manif Pour Tous et nous n’avons vu que quelques actions de théâtre de rue rappelant au pouvoir que le mouvement ne lâchait rien. Faute de radicalisation, ce fut la gauche antifa'qui se mit à tout casser à Rennes, Nantes et dernièrement à crever joyeusement les roues des Vélib’. Faute d’une radicalisation véritable de la droite, après sa pathétique agitation sur l’affaire Dieudonné, et aussi après le succès de la dernière Manif pour Tous, voilà que Manuel choisit l’option communicante de l’apaisement.
Les signes d’apaisement
Apaisement ? Il lui faut donc donner des signes. Lui dont la popularité n’est qu’artificielle, toute fabriquée par les médias, il va devoir poser des actes qui serviront de gage de sa bonne volonté. Qu’il soit néanmoins conscient de la fragilité qui est la sienne et qu’il se souvienne à quel point les médias adorent détruire ce qu’ils ont fabriqué, pour rappeler une fois de plus leur toute puissance.
Premier signe : Valls, qui a construit son image d’homme de la droite de la gauche, tente de se brouiller avec la gauche de la gauche pour prouver à quel point il se rapproche de la France. Avec l’appui des médias, Valls s’est créé sur deux mythes. Le premier concerne sa popularité et a d’ailleurs fonctionné comme une prophétie autoréalisante. À force de dire qu’il était populaire, il a fini par le devenir réellement. Monsieur 58% ! Le second mythe consiste à faire croire à tout le monde que celui qui gazerait père et mère pour sauvegarder la toute dernière révolution des forces de gauche, est en fait, de droite. Et là aussi ça marche.
Le deuxième signe d'apaisement utilisé par Valls est sans doute le plus fort médiatiquement. Manuel va se rendre à la canonisation de Jean-Paul II au Vatican le 27 avril prochain. Il avait prévu d’y aller dans son plan de com de ministre de l’Intérieur, il maintient son agenda une fois passé à Matignon. Matignon, et surtout l’étape qu’il vise après, vaut bien une messe… Ceux qui avaient tellement critiqué au nom du laïcisme idéologique la présence de Fillon à la béatification de Jean-Paul II se taisent désormais. Si Valls savait à quel point le mouvement qu’il a gazé en 2013 n’est autre que cette génération Jean-Paul II biberonnée à l’Évangile de la vie, seul texte de référence sur les questions de la vie et de son respect pour tous les chrétiens au-delà de l’Église catholique et pour tous les hommes de bonne volonté quelle que soit leur religion. Regardons l’incongruité de la présence de Valls devant la dépouille du Saint dont il s’acharne à combattre l’héritage. Tout le pontificat de Jean-Paul II fut marqué par la réconciliation indispensable du corps et de l’esprit, le caractère ontologique de cette union. Le respect incontournable que suggère notre être biologique. Avoir Valls à Rome, c’est un peu comme voir Soral et Dieudonné s’inviter à une soirée du Crif…
Manuel Valls énumère avec conviction, hauteur de vue et autorité les sujets de société qui divisent la France : "Je pense à la réforme pénale, dont le but, je le rappelle, est de lutter contre la récidive. Je pense à la famille, sujet sur lequel nous devons continuer à légiférer dans le seul intérêt de l'enfant. Je pense à la politique d'immigration et d'asile : deux projets de loi vous seront bientôt soumis. Je pense aussi à la fin de vie pour laquelle un consensus peut être trouvé dans le prolongement de la loi Leonetti." Ce n’est pas avec de la com qu’il va endormir la génération Jean-Paul II, ce n’est pas par des postures qu’il fera oublier son acharnement policier sur les porteurs de sweat-shirt, de bonnets rouges ou d’autres éléments de la panoplie de ses opposants. Il veut se faire pardonner par les cathos ? Mais c’est déjà fait depuis longtemps, même avant qu’il ne commette tant d’erreurs. Le problème n’est pas qu’il demande pardon mais qu’il se convertisse !