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Zyed et Bouna, martyrs de la République ?

Zyed et Bouna, martyrs de la République ?

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A la grâce de l'irresponsabilité des socialistes qui nous gouvernent, ceux qui furent l'étincelle des émeutes de 2005 viennent d'entrer définitivement dans la tourbe des martyrs de la République à la suite de Malik Oussekine et de bien d'autres. A Clichy-sous-Bois, une stèle et une allée ont été inaugurées dans les larmes par la bien pensance en hommage à Zyed et Bouna, ces deux collégiens de 17 et 15 ans qui périrent électrocutés après être entrés dans un transformateur électrique pour échapper à un contrôle de police. C'était le 27 octobre 2005, à 18 heures. S'en suivirent des semaines d'émeutes dans toute la France, grande répétition historique d'une future guerre civile presque inévitable. Pour le pouvoir en place, il ne s'agit pas seulement de donner dans le pathos et de tirer sur les violons de l'émotion pour reconstruire les mythes perdus de la gauche, mais bien de définir le camp des victimes et le camp des bourreaux, le camp de l'innocence et le camp des salauds. Pas sûr que ce gouvernement là défende son peuple au moment de prochains événements… Pour forcer les faibles qui nous gouvernent à continuer leur collaboration, une marche de quelques milliers de manifestants eut lieu à Paris samedi 31 octobre 2015, reléguant les gauchistes en fin de cortège, et aboyant les slogans pour la "dignité", contre les violences policières, le racisme et les humiliations.

Concours de niaiseries et de mauvaise foi

Tout le monde était là pour l'inauguration de la stèle et de l'allée Zyed et Bouna ! Le maire socialiste de la ville, les familles meurtries et même le ministre de la ville, l'inconnu Patrick Kanner venu apporter la caution du gouvernement à cette inversion des rôles. Tous les collabos firent un concours de niaiseries et de mauvaise foi. Première niaiserie : des bougies "à l'heure où la lumière s'est éteinte il y a dix ans". Les poètes de la République pourraient se faire parolier d'Elton John, "candle in the wind" n'est pas loin… Il est vrai que la coupure d'électricité qui suivit la mort des jeunes inconscients fut de belle ampleur. Mais c'est Kery James qui donne avec un phrasé obsédé de propriétaire d'atmosphère un appel à la haine de la République française en utilisant tous les révisionnismes historiques de la gauche.

Le ministre n'arriva pas dernier dans le concours de niaiseries, il enfonça la porte béante du politiquement correct en parlant de fraternité : "Un manque de fraternité a peut-être conduit à cette tragédie" , en parlant de respect : "la méfiance tue, il faut se respecter". En l'occurrence, monsieur le ministre, c'est le manque de confiance dans les forces de l'ordre de la République qui a conduit les deux adolescents à se réfugier dans ce qui allait devenir le lieu de leur condamnation. Un manque de confiance qui prend racine dans la conscience d'être hors-la-loi… Quant à la fraternité, cet élément tarte à la crème de la devise républicaine, force est de constater qu'elle ne s'éprouve jamais tant que dans l'adversité, c'est à dire dans le combat d'un ennemi commun, en l'occurrence ici, tout ce qui représente l'Etat et l'ordre.

Le maire trentenaire, quant à lui, tout fier de sa jeunesse et de sa connaissance de ce territoire occupé, se paye de luxe de commenter et de remettre en cause une décision de justice : il regrette que les deux policiers jugés en mai dernier pour non-assistance à personne en danger aient été relaxés ! C'est tellement mieux pour faire son deuil d'avoir un bouc émissaire, c'est tellement mieux de pouvoir en vouloir à quelqu'un plutôt que de se remettre en question. Mieux vaut conforter les familles dans la certitude qu'elles ont d'être des "victimes du système". "On s'est battu pendant dix ans pour leur donner le statut de victime, pas celui de délinquant, cambrioleur de chantier", a déclaré Adel Benna, le frère de Zyed. 10 ans, donc pour inverser les rôles, 10 ans pour inverser les définitions, 10 ans pour inverser les valeurs. Si on définit les victimes, c'est pour mieux définir les coupables, n'ayons aucun doute. Les coupables ne furent pas les émeutiers, mais bien les forces de l'ordre, la France de l'ordre. La marche de samedi dernier n'a rien dit d'autre. Les démocrates à ne pas amalgamer avec les égorgeurs ont fièrement affirmé : "Je suis Charlie, on n'en veut pas, les dessins racistes, on n'en veut pas", se positionnant clairement en opposition à "l'esprit du 11 janvier" … Ce qui n'empêcha pas une délégation d'être reçue à l'Elysée. Pour ceux qui ont marché hier, les émeutes de 2005 ne furent que les prémices d'une vengeance légitime qu'ils sont décidés à mener contre la France, sur son territoire.

La soumission au delà du pathos

La République, en mal de martyrs sur ses barricades, vient donc de tenter une récupération. La gauche se construit dans le mythe romantique et cherche sans cesse à s'y régénérer. Le réel détruit la gauche, elle le sait bien. Au delà de la tentative de récupération par la République, des martyrs et d'une révolte populaire qui s'est opposée à elle, l'idéologie au pouvoir prouve une fois de plus son penchant à préférer les plus violents. Elle préserve son avenir en se rangeant du côté des plus forts, en se servant des plus forts. Dès le début, elle se servit des coupeurs de têtes pour s'installer, elle peut bien recommencer aujourd'hui. La République n'a pas de force intrinsèque, elle doit incorporer et rendre légale la violence qu'elle croise.

Il y a aussi une façon plus naïve de voir les choses de l'intérieur. Cette République moderniste croit en elle. "Cela va s'effilocher" ne cesse-t-elle de dire au sujet des attaques portées à notre civilisation. Elle croit en elle et elle croit encore être suffisamment attractive, cette pauvre fille bâtarde de l'Eglise qui confond charité et niaiserie. Elle croit encore pouvoir séduire avec son welfare ceux que seule la religion du caïd peut faire bander. Les caïds de nos banlieues n'ayant réussi en rien veulent encore se sentir homme en humiliant une femme, et la religion du bled le leur permet.

Les racailles, leur famille et les collabos, voilà comment aurait pu s'appeler cette pièce de mauvais goût qui a consisté à hisser au rang de modèle deux pauvres ados dores et déjà gâchés, deux pauvres ados nés dans une impasse et morts bêtement. Le maire a demandé "aux plus jeunes" de "ne pas refaire des émeutes". Ce serait pourtant une bonne façon de célébrer l'anniversaire de cette répétition générale… D'autant que les émeutiers sont plus nombreux et plus armés qu'il y a dix ans. D'autant que les forces de l'ordre sont moins nombreuses et moins armées qu'il y a dix ans. Mais, inutile d'avoir recours à la violence, les collabos de la République vous offriront tous les territoires de la République sans combat ! Sur un plateau. Ils vous soumettront la République. Et d'ailleurs, la niaiserie a composé un petit slogan avec trémolos dans la voix, notre devoir de diversité à tous, de multiculturalisme, résumé ainsi : "On doit se mélanger pour être une belle couleur."


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