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Au bord de la route du temps qui passe

Au bord de la route du temps qui passe

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Les temps de la poésie sont de retour. C’est la seule façon que l’homme a aujourd’hui de sortir de la grotte technologique concoctée par une modernité toujours embarrassée par la complexité d’un être et sa vie intérieure. Au bord de la route du temps qui passe de Jean de Baulhoo est plus qu’un recueil de poésie. Objet littéraire non identifié, il est tout à la fois journal de bord, plaintes politiques, narration des souvenirs, recueil de poèmes mystiques, lettres d’amour, ode à la patrie… Et pour compléter le tableau, nous y trouvons également des photographies en noir et blanc qui s’alternent comme des rimes avec le texte.

Tout est empreint de nostalgie chez Jean de Baulhoo. Il s’agit de la nostalgie du pays, creuset de l’être.

« Tous ceux-là sentent bien
Qu’en eux une parcelle du sacré
Est mise en œuvre
Dans le silence intérieur. »

Il transforme le monde en une fable, celle des malheurs d’aujourd’hui pour mieux manifester la beauté de ce qui disparait ou n’est plus. Au bord de la route du temps qui passe ressemble à un journal de bord de celui qui voit passer le train de la modernité, la farce du monde, cette écume de l’actualité qui n’est que perte de sens. « Le monde se complaisait à se perdre en conjectures, plutôt que de s’attaquer à des tâches salutaires. » L’homme nous livre une plainte, un blues, avec un ton tout simple, tout doux, qui nous donne le sentiment qu’il s’excuse d’être incapable de soumission dans la joie à la bêtise actuelle. Ce doit être folie d’oser écrire, lire, d’oser être. « Seuls des fous pouvaient imaginer ce genre de choses. Des fous comme moi… »

Les photographies de Cornel Pufan qui viennent ponctuer le livre affichent leur grain pour mieux manifester la matière même des paysages représentés. Leur profondeur est suggérée par un voile, un suaire, ce brouillard qui est la preuve que la terre respire encore. Elles tissent à leur tour la trame des souvenirs de France.

On retient de la lecture de la poésie de Jean de Baulhoo une forme d’invitation au voyage intérieur, à la contemplation du passé et des racines contenues dans l’être des paysages, des pierres et de chacun.

« La tête à l’orient ;
Avant de fermer les yeux, je pars en voyage.
L’église est mon navire
Et je défie la mer en naviguant dans les nuages. »


La route
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Huysmans peut-il survivre chez Houellebecq ?
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