Découvrez la collection Mauvaise Nouvelle, aux Éditions Nouvelle Marge.


Editions Nouvelle Marge

Editions Nouvelle Marge

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Pourquoi a-t-il fallu créer une nouvelle maison d'édition ? Pourquoi l'appeler Nouvelle Marge ? Le simple fait de se poser la question de l'utilité de créer une nouvelle maison d'édition démontre à lui seul le caractère figé de la littérature aujourd'hui, la croyance en une littérature achevée devenue tout au plus une rente de situation germanopratine. Si la littérature est encore vivante, alors il est logique, normal et souhaitable que des maisons d'éditions naissent. Quant à Nouvelle Marge… vous verrez.

http://www.nouvellemarge.fr/

Parce que seul un roman peut modifier un être en profondeur

Une fois que l'on a dit cela, il faut préciser, bien évidemment que Nouvelle Marge est spécialisée dans la narration, la narration sous toutes ses formes : romans, nouvelles, récits… La narration permet à la pensée humaine de quitter la logique des réflexes pour retrouver celle de l'aventure. Et il faut vraiment aimer l'aventure pour créer une maison d'édition aujourd'hui ! Le chemin est semé d'embuches et d'oiseaux de mauvaises nouvelles. Cela tombe bien c'est notre cas, nous aimons l'aventure ! Nous avons l'ambition de rétablir la vocation héroïque de chaque personne, d'inviter le lecteur à retourner dans l'histoire, à y être incorporé, à renouer avec l'aventure. Le roman est bien le symbole de l'incarnation d'une personne humaine. Le roman est un corps, comme le Verbe.

C'est simple, on veut vous raconter des histoires, on va vous en raconter. Raconter est la première façon de transmettre, la narration est ainsi l'expression la plus efficace et directe de la volonté de se relier à l'autre. L'expression de la poésie dans la narration, l'ellipse qui appelle sans cesse le concours de l'imagination du lecteur pour établir le film complet de l'histoire, sont la possibilité pour le lecteur d'accéder au sens à travers une part de contemplation du texte. La poésie et l'ellipse que l'on trouve dans une narration représentent le raccourci dans le labyrinthe tissé de mots. Si on insiste sur le fait de raconter des histoires, c'est que la glose sans fin sur une sensation que l'on prend pour un événement nous fatigue. La profondeur d'un écrit ne se mesure pas à sa capacité à écouter ses borborygmes. Non, nous ne croyons pas que le lecteur puisse être le héros de ses entrailles.

Et pour reprendre l'esprit de la Contrelittérature, nous assumons le pathétique de préférer les gens de l'être aux gens de lettres. Nous allons cultiver pour vous la crise métaphysique, les pieds dans le vide et les doigts dans la plaie. Venez tâtonnez avec nous dans le poisseux ! Parce que seul le roman peut modifier un être en profondeur, les éditions Nouvelle Marge renoncent aux purs essais de démonstration, aux documents ou encore aux tribunes libres. Pourquoi défendre une thèse quand on peut offrir à un auteur la possibilité de créer un monde, de le défendre et d'y démultiplier les questionnements. La liberté d'un personnage de roman est tellement supérieure à la liberté de n'importe quel intellectuel de renom. Le roman n'explique pas, il illustre et bien souvent, en dépit même des intentions de l'auteur.

Parce que nous croyons qu'un livre est un objet libre, nous ne l'enfermerons pas a priori dans la niche du marché qui l'attend : fantastique, SF, polar, la blanche, la noire, historique, fiction, autobiographie, … Tout ça nous fatigue. Narration ou pas narration, est la seule question que nous nous poserons. Les éditions Nouvelle Marge souhaitent sortir de l'idée qu'un livre est fabriqué pour un public qui finit par acheter le produit et ne le lira pas puisque convaincu d'avance. Nous souhaitons jeter des ponts, établir des rencontres par delà les cercles de chacun. Un roman n'existe qu'au cœur de la constellation des lecteurs qu'il établit.

Prenons la marge !

OK, donc maintenant pourquoi Nouvelle Marge ? Là aussi retrouvons Alain Santacreu, qui est sans aucun doute le mentor de cette petite entreprise. Je me souviens encore de la rencontre entre ma simple intuition et son génie et son érudition. Contrelittérature ! Le mot plait, l'idée attire. Il y a quelque chose à rétablir dans l'usage que l'on fait de la langue. Et cette fameuse question qui taraude : si le verbe s'est fait chair, qu'est-ce que la littérature ? Et cet enjeu de faire de notre chair non seulement du Verbe, mais une question, la question à poser face à la réponse donnée de toute éternité. Bien sûr, c'est un peu ésotérique, mais y a-t-il une littérature qui ne soit pas la marque de ce désir de se relier à ce qui ne se voit pas ? Alain Santacreu a choisi la Talvera comme symbole de la Contrelittérature, c'est à dire le mot occitan qualifiant cette bande restée non cultivée au bord des champs pour permettre le retournement de la charrue, cette marge qui permet la révolution du sillon et le retour vers le centre qui l'aimante. Quelqu'un qui a choisi comme pseudo friche ne peut être que sensible à ce symbole. Révolution signifie que l'être a été modifié. Et au début de Mauvaise Nouvelle, nous voulions déjà quitter ce monde du recyclage pour prendre la marge. De toute façon, le centre est occupé, avec usurpation parfois qui plus est. Il nous reste la marge où nous avons la possibilité d'y exister et donc le devoir. Notons que MN devient par un effet miroir NM, là aussi il y a retournement pour permettre à une chair de prendre verbe, à un livre de prendre chair. Si livre est le symbole de l'incarnation d'une personne humaine, il y a donc une urgence à ce qu'il existe, il y a donc une urgence à ce que nous le publions. Et s'il est bien difficile d'exister au cœur du monde qui nous a été transmis, on vous emmène à sa marge pour vous retourner, pour y opérer votre propre révolution. Vous serez avec nous et comme nous, des marginaux. Ce n'est pas si mal, vous verrez.

Et le style dans tout ça ? Les éditions Nouvelle Marge souhaitent allier l'amour de la langue, des mots, avec sa passion de la modernité. C'est sans doute dans ce mariage qu'émerge le style dans le principe d'individuation de la langue. Pour rappeler Henri Quantin, disons que l'écrivain est cette gargouille qui se laisse traverser par le Verbe. Il rend ce qu'il reçoit, il traduit sa chair en paroles. Oui au style et à la modernité contre les académismes et les dogmes, car aucun blasphème ne nous fait peur. Le blasphème est toujours préférable à cette indifférence métaphysique chère à notre postmodernité. Et oui à la langue précise et juste contre les approximations de caniveau empêchant toute transmission.

Jaroslav et Djamila

Nous commençons cette aventure éditoriale avec Jaroslav et Djamila de Sarah Vajda, roman d'amour inscrit dans notre temps. L'amour est sans doute une des dernières aventures qu'il nous est encore donnée de vivre. Jaroslav et Djamila, romance ordinaire capable de dire notre monde, notre époque glaciaire. Et comme dirait Aragon dans "l'étrangère" : Et la plus banale romance m'est l'éternelle poésie…  Djamila, petite-fille de harki, dans la France des années 70, échappée d'une carte postale mêlant Annecy et la petite maison dans la prairie, est désormais emmurée vive dans l'âge de l'impossible : celui de l'épouse soumise à un mari honnête, dans ce F3 du neuf trois, cité des poètes. Jaroslav, doux colosse slave au corps ouvragé par la vie des chantiers, de passage dans ce neuf trois, dans son exil de l'Ukraine jusqu'au-delà de l'Océan. Peut-on tomber amoureuse à l'âge de l'impossible ?

Nous poursuivrons l'aventure éditoriale avec de quoi ne pas vous laisser tranquille ou intact. Bientôt, bientôt le catalogue va dévoiler ses secrets. Avant l'été.


Sortir du recyclage, prendre la marge (épilogue)
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Une théologie de la communication  pour quelle religion ?
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Mauvaise Nouvelle a 10 ans
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