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Je préfère m’attabler avec Peter Sloterdijk

Je préfère m’attabler avec Peter Sloterdijk

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L’insouciance est un bel article philosophique en dépit des rayonnages bondés et des caissières pas toujours aimables. En poussant son caddie, il est toujours nécessaire de se reposer la question de savoir : « pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ? » Mais, en définitive, les réponses à cette question cruciale sont toujours décevantes. Les mystiques rhénans étiquetaient l’Etre comme une aporie. Après cinquante années passées à réfléchir – fléchir la raie comme aurait dit Vaché qui n’eut pas le temps d’écrire ni de traire aucun pis, même pie -, Heidegger écrivit que l’Etre était l’Etre.

D’impasse logique en tautologie, en cheminant à travers le non-sens et la dérision, je préfère m’attabler avec Peter Sloterdijk et lire – à l’orée de l’insouciance – les tempéraments philosophiques. C’est drôle et vif comme un saumon d’élevage, dévoré par de jolies dents blanches, dans un restaurant de banlieue. C’est incisif. Avec lui, nous sommes enfin éloignés de la politique, de l’abrutissement « genré » et des minauderies sociologiques. De l’air, des vagues, de la pluie enfin !

En outre, si vous êtes accompagné d’une femme spirituelle qui n’a qu’un rêve : d’arrêter de rêver pour enfin accomplir quelque chose, eh bien, vous vous sentez comme libre. C’est comme flâner dans NYC en ne pensant à rien d’autre qu’à la sublime verticalité. Bossuet a écrit que le réel était riche en promesses et pauvre en effets. C’est tellement juste qu’on a envie de le déterrer et de brûler le reste de ses os pour avoir osé formuler une phrase aussi terrible et vraie. Pour l’aigle de Meaux – oisillon meldois si vorace -,  la vie est presque toujours une erreur : on se trompe de sentiments, on se trompe de voiture, on se trompe de métier, on se trompe tout court. On achète les mauvaises boulettes pour son chat. Il a raison. Il a tort quand il s’agit de persuader une personne que l’aventure, même fausse et biscornue, est toujours préférable aux neurones gélifiés. Car, plus vous êtes insouciant, plus vous vous rapprochez de l’exquise non-vérité de ce que vous êtes. Ou bien, on peut aussi prendre l’air profond et pénétré pour dire qu’on n’apprécie guère le pâté de lapin. En se grattant la tête !


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