La Russie autre et autrement (8)
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La Russie autre et autrement (8)
L'agressivité russe me semble avoir plusieurs racines :
- la distance entre les centres peuplés et les zones dépeuplées ;
- l'impossibilité d'un entreprenariat individuel et des professions créatives, et donc une absence de classe moyenne, résultats du dépeuplement ;
- la féminisation, voire la disparition de la société civile masculine ;
- les hommes tournés vers les structures "agressives" comme l'armée, l'État avec une politique partisane, une industrie et un commerce en gros volumes liés à l'État keynésien ou oligarchique.
La nécessité de soutenir la liberté individuelle et l'économie individuelle en Russie est essentielle pour rapprocher la Russie de l’Occident. Le conflit en Ukraine fait l’opposé : il jette la Russie dans les bras des alliés asiatiques. Le nouveau BRIC de 24 États remplacera bientôt le G7, G8 ou le G20. La naissance d’une nouvelle réalité globale semble très prochainement inévitable, comme la création d’une nouvelle monnaie d’échange basée sur le produit des pays du BRIC.
La solution russe tente de s'approprier la main-d'œuvre peu chère asiatique (d'où l'ouverture des frontières avec la Chine, le Kazakhstan, etc.) et d'opter pour le grand remplacement de l’Orient, une transposition d’un terme de Renaud Camus à propos de l’islamisation des pays européens.
Ces différentes approches pour trouver une solution sont inspirées de l'observation des frères Lobkowitz qui parlent de la mentalité de l'Occident comme d'une mentalité océanique, marine, celle d'un explorateur, et de la mentalité orientale, slave, comme continentale, paysanne, celle d'un berger, d'un sédentaire traditionnel, tribal. C'est peut-être la base de l'incompatibilité des deux sociétés et de proposer leur fusion. Cette structure sociétale puissante tribale étatique de la société… asiatique…existe inchangée, encore aujourd’hui, depuis les boyards et le joug mongol (1240).
Le modèle de la société russe est asiatique : basé sur le pouvoir du clan le plus fort (mafias), du troupisme exacerbé, des récompenses et des punitions de la hiérarchie et de l’affreux collectivisme, sans que l'opinion individuelle ne soit tolérée. L'agressivité structurelle est présente aussi dans la vie internationale et interne : la présentation de la nouvelle arme KINDJAL par le président Poutine en mars 2018 a été une véritable surprise pour les Occidentaux et les Chinois. Lors de la visite du président Donald Trump à Helsinki et en Europe, la volonté de celui-ci de se retirer de l’OTAN a été chaleureusement accueillie par le président Vladimir Poutine qui avait proposé à l'Europe incarnée par Emmanuel Macron de le faire sortir de l'OTAN pour rejoindre le Pacte des Russophiles. Ce n'est bien sûr pas anodin.
La vente des armes à feu reste, à ma connaissance, bien règlementée en Russie, mais les fuites d'armements, y compris lourds, ont été très nombreuses, surtout dans les années 1990 (les guerres tchétchènes ont été déclarées, selon B. Lecomte, pour justifier ces vols d'armes et leur revente aux diverses mafias, y compris à l’étranger, USA, Europe). Le dernier jour de mon séjour, durant l’été 2018, je me suis promené dans les rues de Saint-Pétersbourg et je suis entrée sur l'île Vassilevski dans une boutique d'arquebusier. Son armement en arcs, arquebuses, couteaux, sabres et autres armes blanches était impressionnant et capable de tuer un grand cerf de 700 kg à une distance respectable (je n'y connais rien en balistique). Ces armes peuvent donc facilement tuer à longue distance un homme. La polémique sur la vente des armes à feu en vente libre aux USA me paraît donc limitée à l'autorisation des armes à feu automatiques ou semi-automatiques et à celles à recharge manuelle.
Géopolitique…
La déception pour moi des sommets politiques de l'été 2018, qui au lieu de former une coalition comme une continuation de l'espace gréco-judéo-chrétien, des pays d’Europe, USA, Russie et même de pays musulmans comme contrebalance "abrahamique" à l’empire chinois bouddhique a échoué, ou n’a jamais été évoquée. Au contraire, le rapprochement russo-sinois est dangereux pour ce qu'il reste de l'Europe, ou du monde entier, car la Chine possède des banques américaines et la richesse naturelle extraterritoriale de l'Afrique et de l'Asie. Il ne faut pas penser que j'ai peur ou que je suis hostile à la culture chinoise : non, pas du tout, mais ce n'est pas ma culture. En revanche, je suis soucieux de voir décliner notre espace gréco-judéo-chrétien sans espoir de sauver les individus. Si le bouddhisme n'est pas une religion, car il n’est ni théiste ni déiste, ni à proprement parler spirituel, sa dimension ésotérique avec le concept de nirvana me semble assez étrange et celle-ci me paraît plus proche de la transe du soufisme que de la quête spirituelle occidentale du transcendant partiellement intelligible. De plus, son utilitarisme me parait très terre-à-terre, très matérialiste. Le résultat de cette combinaison est un peu "catch as catch you can, but remain zen".