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Les Bleus ne déçoivent pas, les Bleus, c'est nous

Les Bleus ne déçoivent pas, les Bleus, c'est nous

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Ils ont perdu. Qui pensait qu’ils auraient pu gagner ?

Qu’il nous soit permis ici d’hurler avec les loups, quitte à prendre le risque de se faire renvoyer dans nos buts en cas d’exploit qualificatif au retour, ce soir. Qualification qui ne rendrait pour autant pas obsolètes les critiques méritées.

Les Bleus ont déçu ceux qui espéraient un esprit d’équipe, une cohésion de groupe, une envie de mouiller le maillot pour le respect des supporters, et même osons les (gros) mots, pour l’honneur du drapeau et l’amour de la patrie. Moi qui n’en attendais que l’infinité du néant, je dois avouer que j’ai été comblée au-delà de mes espérances.

Comment attendre quoi que ce soit des jeunes qui ont été pétris de l’esprit du temps, façonnés aux valeurs de l’époque, biberonnés aux principes du siècle ?

Les Bleus sont les purs produits de la mondialisation qui a porté le profit au sommet des valeurs à poursuivre et pour lesquelles un peu d’effort se justifie. C’est dans leurs clubs européens qu’ils assouvissent cette aspiration, avec des salaires élevés, et supérieurs à ceux de la sélection nationale. Salaires d’ailleurs souvent justifiés, semble-t-il, par le talent, le travail, la progression excessivement sélective, les droits télévisés, les bénéfices engrangés par les clubs et les sponsors grâce aux performances sportives de garçons à qui l’on demande des résultats, et dont les carrières sont courtes.
Une fois le profit maximal obtenu, pourquoi travailler plus sans gagner plus ? Dès lors, les Bleus sont des apatrides, qui délocalisent leur vie et leur travail au nom de l’argent et du profit. Rien de très nouveau.

Par ailleurs, les Bleus sont les purs produits de l’antiracisme, qui leur a enseigné qu’une couleur de peau est une excellente protection contre la critique, pour discréditer celui qui oserait envisager de l’émettre. Circulez, journalistes et supporters racistes, avec vos arrière-pensées nauséabondes. Et si ce n’est vous, c’est donc votre frère. Rien de très nouveau.

Les Bleus sont de purs produits de l’école de la République, qui ne cherche pas à transmettre, mais à construire les savoirs, qui encourage l’élève à relativiser l’enseignement et l’autorité du maître. Rien de très étonnant à leurs contestations.

École qui ne valide plus des savoirs, mais des compétences ; des techniques et non des connaissances résultant d’un travail. Qui met en valeur le positif, l’acquis, sans exiger de progrès. Rien de très irritant à leur arrogante nonchalance.

École qui leur a appris la culture du relativisme et du dénigrement (voir les propos de Karim Benzema ne trouvant rien d’autre à dire que : « Sur le papier, on est plus fort qu’eux, donc on aurait dû gagner »), en mettant l’élève «  au cœur du système », lui permettant tout, et se refusant à l’évaluer en toute vérité et transparence. Rien de très surprenant à leur permanente auto-satisfaction.

Les Bleus sont les produits de la société individualiste, qui a érigé la culture de l’excuse en absolu (« on a été malchanceux »), qui trouve humiliant de se remettre en question, et qui refuse d’assumer la responsabilité personnelle de l’échec. Que l’on redise ici combien il est choquant que les mutins de 2010 fassent encore partie du groupe, que l’ancien entraîneur, après s’être abaissé à lire le communiqué de sabordage de sa propre équipe, ait été engagé comme consultant dans une radio nationale, que les primes de match aient été perçues dans leur intégralité, que le coach actuel partage le même agent que certains de ses joueurs, lequel agent a été condamné à deux ans de prison dans l’affaire OM-VA il y a…20 ans ! Rien de très nouveau, rien qui ne change, donc rien à quoi on ne puisse s’attendre.

Les Bleus sont les purs produits de la médiatisation et du foot-spectacle. Chacun se rappelle du bus de Knysna, dont ils avaient refusé de descendre. Attitude puérile d’enfants gâtés, qui veulent l’argent des droits télé, mais ne veulent pas rendre de comptes à la presse, qui, parfois, ose émettre des critiques, voire, poser des questions.

Les journalistes s’étonnent aujourd’hui d’être méprisés par des joueurs qui refusent de leur parler. Mais ce sont les mêmes qui acceptent de mettre en pratique les injonctions « avant match » de la fédération, afin de ne pas accabler les joueurs, et leur épargner des critiques, pour… qu’ils restent concentrés et ne soient pas perturbés, afin d’assurer la victoire. Rien de très décevant, une conséquence logique de la sacralisation des loisirs, seuls capables de faire rêver les foules.

Les Bleus sont les purs produits de l’esprit cosmopolite d’une société qui a honte de son histoire, de son drapeau, de son hymne, mais qui s’obstine à les porter haut dans le sport, alors qu’elle les dénigre partout ailleurs. Comment s’étonner dès lors que cela n’ait plus aucun sens pour les joueurs, dont un certain nombre n’ont pas appris notre histoire et notre culture ailleurs qu’à l’école repentante et auto-flagellante ?

Alors, qui espérait ?

Aujourd’hui comme hier, on récolte ce que l’on sème.

Alors allez les Bleus quand même! Allez ! Continuez à nous montrer notre propre visage…

Les Bleus déçoivent… encore !
Les Bleus déçoivent… encore !
Une déroute pour former les bleus du XV
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Et les footballeuses jouèrent le rôle de bon sauvage
Et les footballeuses jouèrent le rôle de bon sauvage

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