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La playlist 2015 de MN

La playlist 2015 de MN

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Les vidéos que nous mettons en ligne sont l’occasion pour nous de glisser entre Zemmour, Finkielkraut et Onfray, quelques tocades musicales. Le début de l’année 2016 est une occasion de revenir sur ces tocades et de voir si l’assemblage donnerait une playlist capable de dire quelque chose de MN… Le portrait chinois nous guète…

Il y a dans la chanson une certaine magie. Certes, les voix de nos chanteurs préférés n’ont rien de la pureté des voix lyriques, certes les textes de nos chansons préférées n’ont rien de Baudelaire, certes les musiques elle-même ne relèvent pas de Mozart ! Mais mais… les chansons ont une efficacité toute particulière pour mettre notre âme dans tous ses états, éveiller un désir de se relier à l’invisible, provoquer à nouveau cette crise métaphysique suffisante pour une verticalisation passagère de l’être. Voilà bien la magie opérée par la rencontre d’une voix, d’un texte, d’une mélodie, d’un phrasé, d’un souffle…

Du côté de la chanson, notons simplement que je ne parviens pas à résister au charme de la voix de Camilia Jordana, sa façon de mâcher les sentiments, sa façon de tirer sur la corde sans effort. Nous la trouvons donc deux fois dans la playlist en question, une fois avec Bertrand Belin pour une reprise des Tuileries, un texte de Victor Hugo chanté par Colette Magny dans les années 60, et une autre fois en duo avec Alex Beaupain pour « avant la haine », titre à reprendre son souffle avant de le rendre. La troisième et dernière chanson choisie est un duo entre Bertrand Betsch et Superflu reprenant une chanson d’Alex Beaupain. Juste pour rappeler que je suis terriblement nostalgique des chansons de Superflu. Juste pour accueillir le voile de voix de Bertrand Betsch, sublime funambule opérant la synthèse entre la pop et la chanson.

Camélia Jordana & Bertrand Belin - Les Tuileries

Alex Beaupain & Camélia Jordana - Avant la haine

Superflu et Bertrand Betsch - As-tu déjà aimé ?

Nous aurions pu les associer aux précédents, mais nous marquons une frontière tout de même. Voici, trois titres où la chanson est encore là, davantage abîmée, par un phrasé rapeux, par un rythme post rock et post punk, par une volonté d’exhibitionniste de manifester la nécessité d’entrer en crise métaphysique. Trois titres, trois claques, trois vertiges, trois gouffres intérieurs creusés d’un coup. Ça tâtonne dans le poisseux !

Bagarre - Le gouffre

Orso Jesenska - Effacer La Mer

FAUVE ≠ BERMUDES

La chanson n’est pas tout dans une playlist. Il faut bien aussi mettre l’être en question, démultiplier ces questions, il faut mettre ses neurones en dancefloor. C’est dans une sorte d’avant-garde perpétuelle que nous pouvons jouir des constructions à rebrousse-poil, hors des évidences, élargissant le champ du possible. Ces œuvres nous déplacent avec un peu de violence pour nous permettre d’être en contemplation, d’entrer en méditation. Nous avons choisi le virtuose Eumir Deodato, revisitant le thème du film Midnight Express, Michaël Mantler et ses déchirements ordinaires et Arnaud Méthivier qui refuse obstinément de choisir entre la jazz et le classique pour imposer sa propre partition.

Also sprach Zarathustra - Eumir Deodato

Michael Mantler - No Anser

Arnaud Méthivier


Jorge Luis Borges à l’écran argentin
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Bertrand Betsch chante les autres
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From Swoon to Andromeda Heights : le mystère Prefab Sprout, scansion & obsession
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