La vengeance de Coronis
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Avertissement au lecteur : Il est impossible d’avoir accès au sens profond de cet article sans avoir lu le roman de Jean Raspail : L’île bleue. Il est fortement conseillé d’avoir attrapé le Corona virus on peut même dire que cet article est réservé aux élus qui ont eu le Corona virus mais il est cependant envisagé avec indulgence quelques passe-droit et dérogations sur ce point. Ne soyons pas sectaire !
En revanche il est tout à fait indifférent pour lire cet article d’avoir une idée bien établie sur les origines naturelles ou en laboratoire, sur les hypothèses dites complotistes, les aspects géo- politiques du Corona virus, sur le traitement médical du Corona virus, sur la gestion politique sanitaire par l’Etat français du Corona virus, sur les implications géopolitiques financières nationales et mondiales, cela n’est pas notre propos.
Les significations ontologiques mythologiques et spirituelles et psychologiques qui suivent me sont propres.
Les considérations personnelles, la méditation dont le lecteur va suivre les méandres n’imposent rien à quiconque et n’ont pas pour but de faire changer aucun point de vue que le lecteur pourrait avoir déjà, il ne lui est pas demandé de changer d’avis.
Après tout le plus important est là : Qui se doutait que la grosse bête de l’Apocalypse était en réalité un virus et qu’elle vient pour rétablir la distinction fondamentale des castes que le monde moderne avait dissoute ?
Elle tranche dans la chair de l’humanité ébahie une ligne de démarcation entre action et contemplation.
« Je n’arrive pas à saisir ce que l’enfance a laissé en chacun d’entre nous, ni même si elle a laissé quelque chose. Et pourtant, elle ne cesse de nous faire avouer à nous-mêmes ce qu’à la vérité, nous sommes… C’est probablement là qu’il faudrait chercher. Laideurs, lâchetés, promesses non tenues à soi-même, attitudes usurpées. J’avais dû souvent me conduire à l’opposé de mes fiertés et comme je n’avais pas voulu en changer pour me conserver une flatteuse image de moi-même, j’oubliais.
C’est ainsi vraisemblablement, que j’avais oublié Bertrand. »
L’île bleue Jean Raspail
La coupe que Coronis fuite…
De la réorientation dans les lignées d’Apollon comme de celles du Graal et du bon usage d’une fièvre de cheval pour lire un roman de Jean Raspail.
Souvenons-nous de Coronis. A moins que ne soit son souvenir qui ne revienne à nous, à tire d’ailes. Pourquoi devons-nous le faire ? Parce que la nommée autrement AEGLA, la belle Coronis a mélangé des lettres magiques. C’est delà que nous vient tout ce désordre dans nos corps et dans le monde. La fille du roi Phégias, n’était-elle pas enceinte d’Apollon ? Alors pourquoi céda-t-elle à l’Akkadien Ishhys ? Vengeance ! Apollon et sa sœur jumelle Artémis la criblèrent de flèches. Mais pris de remords le dieu aussi bien guerrier, illuminateur que musagète ou que guérisseur la changea en Corneille blanche. Avant cette métamorphose Apollon arracha l’enfant du ventre de sa mère le faisant naître à Epidaure. Asclépios fut confié au Centaure Chiron qui lui enseigna la médecine. Asclépios est si doué qu’il parvient à ressusciter Hippolyte le favori d’Artémis.
Ce sacrilège lui vaut à son tour de subir la vengeance de Zeus qui le tue. Ce meurtre accompli, la peine cette fois n’est pas transmuée en une métamorphose, elle entraînera la vengeance d’Apollon contre Zeus. Le cycle des vengeances se poursuit toujours. Asclépios est peut être un sage guérisseur ayant été divinisé. Autour de son bâton un serpent s’enroule, il est vénéré comme le Dieu de la médecine à l’époque classique grecque. Les filles d’Asclépios, sont au nombre de 6, mais nous connaissons surtout Hugeïa la préventive avec ses bons conseils sur un mode de vie et Panacée la curative.
Qu’on me pardonne si je me prends à imaginer ce qu’aurait été cette lignée d’Apollon lui-même dieu guérisseur sans la trahison et sa punition tragique. Une humanité d’âge d’or. Par conséquent toute maladie psychique et ensuite physique subie par l’humanité ne viendrait-elle pas de cette originelle blessure érotique du dieu ? Devons-nous reconnaître dans toute attaque contre notre intégrité psycho somatique, une vengeance de la corneille Coronis condamnée à errer pour l’éternité, blanche au début mais devenant au cours du temps de plus en plus noire à mesure qu’elle subit les foudres de son dieu amant la poursuivant de son courroux chaque fois qu’elle rend un humain malade ? Apollon pourtant n’a jamais pu se résoudre à la tuer, il lui lance sa foudre et la noircit mais lui laisse sa pauvre vie mortifère. Par compassion encore il déploie tous ses efforts au chevet de l’humanité soit en la soignant lui-même soit au travers de sa lignée d’Asclépios.
Ma seule façon de continuer à vivre, de respirer, est désormais d’avoir la tête en bas comme l’amoureux de l’arcane 12 du Tarot.
Le 17 mars dernier j’ai quitté notre refuge Dionysien des marches de Bretagne pour ramener de Tours, la jeunesse aimable du trio étudiantes/travailleur que sont mes derniers enfants et leur amie commune. Je voulais, on s’en doute, les soustraire à la contagion du virus qui fait en ce moment sa vedette. Quand la morsure ? Quand j’ai mis la main sur la poignée d’entrée de la porte d’immeuble ? Elle était sur le point d’entrer elle aussi, alors elle m’aura pris à parti façon moderne, trop furieuse de s’être faite doubler « Tu montes chéri ? Ou tu préfères un petit co’voit ? Il te reste une place dans la voiture, je serai sur le siège du conducteur avec toi et tu me ramèneras dans ta chambre après » Une partie de moi encore sous le coup d’un anniversaire six fois dix, passé en embuscade le 11 dernier, sachant que de telles propositions de corps à corps et de discussions intimes se feraient désormais de moins en moins fréquentes dans ma vie, n’a pas pu résister. En guise de câlins cette discussion charnelle avec Coronis me vaudra un passage à tabac en règle aussitôt rentré, comme un Pascal, dans ma chambre, mais trop tard. Le dos, le ventre, la tête, les coups vont pleuvoir comme des giboulées de mars et une nausée de marin d’eau douce m’allongera sur ma couchette avec perte de l’odorat et du goût. Un carême m’est imposé comme une taxe, mais dans la balance des paiements, si Coronis le peut, il n’y a aucun doute qu’elle me prendra la vie qu’elle tient entre ses ongles. Elle fait savoir qu’elle ne plaisante pas la garce. Elle doit savoir pourtant à l’équinoxe qu’elle a perdu la partie, je n’appellerai pas le numéro d’urgence donné par le médecin, je vais tenir avec Doliprane vitamine C et Pénicilline pour seules alliées. Entre la chambre à coucher et le bureau, elle était parvenue à me détraquer le temps, mais une lumière spéciale tombée de l’étoile de Vénus l’emporta soudain sur Coronis, sans qu’elle n’y prît garde.
Le saint indien Swami Isa de Trivandrum lors de la grande nuit de Mahashivaratri 2020, le mois dernier, a donné un discours inspiré dont je n’aurais jamais négligé la valeur prophétique, déjà vérifiée depuis notre première rencontre en 2017. D’après ce que ma femme, qui était présente dans le Kerala avec notre fille, m’avait restitué j’avais compris que nous devrions entrer dans une sorte de guerre mentale mondiale ou de précipitation de cette guerre au sens occultiste ou alchimique du terme, car la guerre n’est pas nouvelle dans le Kâli Yuga, il n’a qu’elle tout le temps, seules les formes et les protagonistes changent. Dans mes discussions avec Coronis je la rejoins cette guerre dans le mental de mes cellules au sens où Satprem le disciple de la Mère en parla dans l’expérience supramentale. Longue descente dans les replis mensongers du non être qui ramènent la mort dans la vie, nous poussent à traquer la « vie sans mort » que nous avons pu connaître quelques fois, quelques-uns, dans l’enfance ou dans l’adolescence, ou dans d’autres âges anciens.
Un rêve me donne dans une phase de sommeil nocturne des renseignements sur la lutte qui se déroule en moi, plus que cela, des instructions pour la mener désormais. Corona est parvenue à obturer ma glotte, elle l’a remplacée par une sorte d’hostie infernale qui m’étouffera. Ma seule façon de continuer à vivre, de respirer, est désormais d’avoir la tête en bas comme l’amoureux de l’arcane 12 du Tarot. Je ne peux survivre que comme un homme la tête à l’envers les pieds en haut. J’ai été retourné. Peu de gens dans mon entourage le verront, j’aurai l’air normal, mais il n’en sera rien. J’ai été basculé… Je suis l’Amoureux, l’Amoureux est mon nom et mon chiffre.
L’île bleue. Mon journal que je voulais saisir a été remplacé par ce roman qui est à la fois mon arme et mon médicament psychique
Dans l’état fragmenté où je me trouve, il me faudrait une lecture en continu. Nous sommes le 25 mars, l’ange a annoncé à Marie. Je leur demande à tous les deux de m’aider au désencombrement. Je leur demande quoi ? Il y a dans ma coupe des failles secrètes qui fuitent toute possibilité de la remplir de satisfaction vraie, totale, même si je ne suis pas, comme on dit malheureux. Qu’ils m’aident Marie et l’Ange à plonger en apnée voir si je pourrais obturer les brèches. Je veux que l’ange qui a parlé à Marie puisse contrôler le mauvais l’anti-Verbe coincé dans ma glotte comme je l’ai dit mais qui a encombré d’autres obstacles dans ma trachée et mes bronches tout cet encombrant qui était déjà en place là avant Coronis mais qu’elle est venue fixer souder comme un plombier pose une pièce dans la tuyauterie, très affairée, connaissant son affaire. Ma sensation : Un soldat prussien étrangle de ses mains un poilu dans une tranchée de Verdun. Alors, me débattant, au fond de ma tranchée je fouille une cagette en osier au chevet de mon lit, pour y atteindre mon journal intime pour repousser cet adversaire avec une arme blanche… ma main lancée dans sa recherche éperdue se cogne contre le roman de Jean Raspail, L’île bleue. Mon journal que je voulais saisir a été remplacé par ce roman qui est à la fois mon arme et mon médicament psychique, ma cagette était donc un chapeau de magicien et c’est comme si j’avais trouvé moi-même dans ma chambre les carnets de Frantz Pikkendorff que Jean Raspail a libérés de leur cachette après la délivrance, à la faveur de ses fièvres, de ses propres souvenirs d’enfance. Il est quand même singulier que j’ai moi aussi hérité d’un carnet de vie en ce début d’année 2020. Celui de l’ami de ma sœur de l’Ordre de l’Etoile, Madeleine Massengu. Ce vieil homme vivant avec ses 7 chats dans son pigeonnier de Fontenay sous-bois, catholique se disant disciple de Ramakrishna et ayant pour lecture de chevet La voie du silence d’Héléna Petrovna Blavatsky, est abandonné de tous.
Notre vieux chirurgien anatomiste légionnaire est un fakir quand il s’enfonce un grand clou dans une narine pour nous dire « même pas mal la vie ! Et pourtant j’ai ma dose, si je ne demande pas à partir de cette terre, si je ne ferai jamais usage contre moi-même de mon vieux pistolet des colonies accroché au mur, je supplie de ne jamais revenir sur cette terre, l’enfer du zodiaque ! » Nous allons voir ce qu’il y a d’étrange maintenant dans le fait d’avoir hérité de son carnet lors de notre première rencontre, en lien avec la substitution d’un journal et d’un roman qui parle d’un carnet comme je viens de l’expliquer. Dès qu’il avait ouvert la porte de l’appartement de Jean P., en le voyant, j’ai cru que j’avais devant moi Jean Raspail ! La ressemblance est-elle physique ou autre ? En tout cas cette rencontre était comme une rencontre avec Jean Raspail je ne peux rien dire d’autre, comme s’il était là devant moi.
Raspail sorti de sa fièvre est parvenu à écrire un merveilleux roman de chevalerie. Voilà à quoi sert une fièvre de cheval !
Je lis la quatrième de couverture. « Une petite île avec deux bras de rivière perdue au fond de la Touraine. » Tiens c’est en Touraine que je me suis fait attaquer par Coronis ! J’ouvre, je lis dans le corps du texte : « Un mois de lit, puis de convalescence pendant laquelle j’avais à peine la force de me déplacer entre les quatre murs de ma chambre, et le curieux bonheur d’un détachement total…/..Ce récit au demeurant m’apparaît intemporel…Il me semble que j’avais été très malade, une fièvre de cheval inexplicable m’avait tenu assommé quinze jours au fond de mon lit. J’en garde un souvenir émerveillé. D’abord des voix claires et nettes parlant français ou allemand disaient des choses qui avaient été dites, et d’autres qui ne l’avaient pas été, mais s’enchaînaient naturellement dans l’étonnante résurgence des faits, la voix hautaine de Bertrand Carré, celle du lieutenant Von Pikkendorff, Frantz…et ses tankistes vêtus de noir. Ne cherchez pas l’Ile bleue sur la carte d’Indre et Loire. Ni même la stèle dédiée à Bertrand Carré. J’y suis retourné juste avant cette réédition. Rien n’en restait rien. Nous avions quatorze, quinze ans. Notre royaume c’était l’Ile bleue mystique univers et secret terrain de jeu ou l’imagination nous emportait hors de nous-mêmes. Jusqu’à ce matin lumineux de Juin 40 ou en un instant, nous sommes entrés dans l’adolescence en basculant dans une vraie guerre, tels que nous étions, jouant pour de bon. Trois panzers, surgis de l’autre côté de la rivière, venaient de stopper en avant du pont. Bertrand jubilait. Maïté irradiait. Debout hors de sa tourelle, tranquille, presque souriant, comme en vacances, un lieutenant allemand qui n’avait pas vingt ans nous observait à la jumelle. Et le vent des fantasmes c’est levé. L’amour, l’honneur, l’orgueil,… Le clan, le royaume, le territoire… Le mystère de la vie, de la mort… L’insolence de l’âme et du cœur, le désespoir, les rêves en miettes, la réalité, le destin Ainsi nous voulions être les adolescents de ce temps ou tout au moins l’avons-nous cru… …. / Il n’y a pas d’autre façon de recevoir l’étrange lumière qui tombe comme d’une étoile morte, de l’étincelant affrontement de Bertrand Carré et de Frantz. ».
A la faveur de cette fièvre inexplicable, faveur de fièvre, je m’en gargarise, le narrateur a retrouvé la mémoire des événements de sa jeunesse 47 ans plus tôt. Juin 40, invasion et décomposition d’un pays en pleine débâcle. Les bras de la rivière Mulsanne, une transhumance sur la route départementale de Loches à La Roche Pasay, c’est le cadre. Raspail sorti de sa fièvre est parvenu à écrire un merveilleux roman de chevalerie. Voilà à quoi sert une fièvre de cheval !
Je sors et de la lecture et de la fièvre avec le même sentiment de regret d’avoir à vivre dans un monde entièrement désenchanté.
Puisque Coronis sème la mort, j’en préfère le spectacle dans celle que va chercher tout au long du récit le jeune chef de bande à l’élégance d’un fils de Pharaon. Je vais achever ma lecture tout comme le narrateur auteur sort obligatoirement vivant de son histoire. Je sors et de la lecture et de la fièvre avec le même sentiment de regret d’avoir à vivre dans un monde entièrement désenchanté. Nous sommes vendredi 27 mars, une panne informatique me bloquant depuis 2 jours se répare toute seule mystérieusement et je vois sur face book qu’un casse pied papolâtre de choc que je rabroue de temps en temps, sans le décourager d’ailleurs, m’a envoyé un lien vidéo pour la bénédiction urbi et orbi contre Coronis.