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Liberté, égalité, fraternité et… soumission

Liberté, égalité, fraternité et… soumission

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L'heure n'est pas encore pour MN à la recension sur le dernier Houellebecq, et quand nous le ferons, nous ne parlerons pas que d’actualité politique, mais aussi et surtout de littérature qui englobe d’ailleurs toute la sphère politique. Non là, il s'agit juste d'efflorer le sujet en glosant sur l'actualité. L'INA avait inventé : la mémoire du futur, mais Houellebecq n’est pas loin d’avoir inventé l’actualisation du futur. A l’instar du Mohamed Ben Abbas candidat à la présidence de la République dans la fiction de Houellebecq, l’Union des Démocrates Musulmans de France (UDMF) se lance dans la politique et présente huit listes aux élections cantonales à Strasbourg, Avignon, Bagneux, Nice, Lyon, Marseille, Bobigny et aux Mureaux. On connait désormais les villes où il ne faut pas habiter, même si on aurait volontiers échangé Nice contre Mantes la Jolie…

Rien d’autre que des Chrétiens démocrates revus et corrigés par la diversité ?

La production des raisonnements qui consistent à sans cesse justifier et consolider le camp du bien battant son plein dans les médias subventionnés, voilà que l’on nous explique que les Musulmans ont bien le droit d’avoir leur parti démocrate, puisque la démocratie chrétienne existe depuis bien longtemps sans poser de problème. Emir Megharbi compare son parti à la CDU (Union Démocratique Chrétienne) allemande d'Angela Merkel et au PCD français (Parti Chrétien Démocrate) de Christine Boutin. Dialectique où le serpent prend les arguments de son hôte pour mieux l'abuser. Deux objections à cette comparaison abusive s’imposent. Deux objections qui ne me feront tout de même pas me rallier à la démocratie chrétienne, il ne faut pas exagérer.

La première objection concerne la nature même des messages religieux du christianisme et de l’Islam. Quoi qu’en dise ou en pense Christine Boutin, L'Eglise, les évangiles, et même le catéchisme de l'Eglise catholique, n'ont pas de message hic et nunc sur la société, son organisation, ses lois. Les Chrétiens ne sont d’ailleurs absolument pas obligés d’être démocrates avec Christine Boutin, rassurons nous. En revanche, le Coran est bien un livre programme, comme le Capital ou mein Kampf pouvait l'être. Il y a bien une loi contenue dans ce livre, une loi pour la société et non seulement pour soi. On me dira de la même façon que tous les Musulmans ne sont pas obligés d’être démocrates, et que l’actualité nous l’a prouvé plus d’une fois. Seulement, il n’y a pas de différence de nature entre les démocrates et les radicaux chez les Musulmans, mais simplement une différence d’intensité. Le programme coranique sera appliqué avec plus ou moins d’intensité, selon une stratégie de conquête plus ou moins subtile. Aucun Musulman, fusse-t-il démocrate, ne pourra s’insurger avec sincérité contre une société à l’application radicale du Coran comme peut l’être l’Arabie-Saoudite par exemple.

La deuxième objection concernant cette comparaison abusive entre démocrates chrétiens et démocrates musulmans est d’ordre identitaire. Le rapprochement entre les deux mouvements démocrates n’aurait de pertinence que dans la comparaison entre deux pays différents. Musulman démocrate serait alors la traduction arabe de chrétien démocrate. Le problème dans ce parti des Musulmans démocrates est l’adjectif français accolé au mot musulman. Le rapprochement n’est qu’opportunisme de la part des tenants de la dissolution de notre culture et de l’idéologie du multiculturalisme. Ce rapprochement, comme d’habitude, nie la participation de la pensée chrétienne à notre identité, nie que notre République suicidaire n’est qu’un avatar, un travestissement de la société chrétienne d’occident.

Se battre pour la laïcité ou pour ne pas changer de civilisation ?

Face à cette expression politique sur notre territoire d’un ennemi de l’intérieur, il ne faut pas se tromper de cible. Contre ce phénomène politique, certains seront tentés de hurler à la laïcité, valeur érigée en rempart face à l’étranger. Ne nous cachons pas derrière cette valeur républicaine qui fut un des premiers coups de pioche donnés contre notre culture et notre propre civilisation par l’idéologie révolutionnaire. Osons dire que nous ne voulons simplement pas changer de civilisation, ne pas troquer notre histoire faite de chrétienté et d’humanismes contre l’histoire de la conquête au cimeterre.

De la même manière, il est urgent que les catholiques ne voient pas dans l’émergence de cette force politique religieuse une opportunité pour eux d’exister davantage, une opportunité pour eux de récupérer ce que la France leur a retiré. Ils ne récupéreront rien et perdront que davantage leur identité. Combattre le changement de civilisation est plus important que de gagner un peu de terrain pour telle ou telle activité cultuelle, telle ou telle reconnaissance d’une exception cultuelle.

Notons au passage que le débat sur le droit de vote des étrangers fut bien un leurre agité devant le peuple, pendant que l’on naturalisait à tour de bras pour inscrire sur notre territoire le fameux multiculturalisme. Multiculturalisme qui n’est en fait qu’une variante de l’a-culturalisme recherché idéologiquement depuis les Lumières jusqu’aux socialistes d’aujourd’hui. La disparition de la culture passe par la nécessité de mettre toutes les cultures sur un pied d’égalité et sans doute aussi d’opter pour la plus pauvre. Les Musulmans français seront heureux d’exister et de revendiquer sans avoir à se salir les mains comme leurs coreligionnaires radicaux. Ils vont voter pour obtenir des droits différenciés au début, comme n’importe quelle communauté. La clientèle est prête à devenir citoyenne. Les traîtres n'hésitent pas à annoncer leur ralliement à l’avance. Au Parti socialiste, Malek Boutih, député de l'Essonne, voit d'abord l'UDMF comme une expression démocratique. « Cela n'appelle aucun commentaire car ce n'est pas gênant », confie-t-il.

Les Musulmans démocrates, branche politique de l’islamisme

Le chantage se pose tout de suite à ceux qui font la fine bouche face à cette expression démocratique d’une communauté : cela est « toujours mieux que se replier dans la violence ». Chantage ou menace. Est-on en train de nous dire : c’est soit l’UDMF au pouvoir, soit les attentats ? Si c’est le cas, cela acte bien que nous sommes en guerre, et qu’il y a un ennemi de l’intérieur, comme à l’époque de la guerre froide où le PCF représentait 20 % des électeurs.

A voir cette UDMF nous donner des leçons de démocratie, on regretterait presque nos djihadistes maison. Ecoutons parler cette branche politique proprette de l’islamisme, librement infiltrée en République : « Nous sommes fiers d'incarner aujourd'hui le renouveau et le dynamisme d'une France qui avait perdu tout espoir en l'avenir et en sa politique traditionnelle. » Ces mots figurent en introduction sur le site internet de l'UDMF. Najib Azergui a l'ambition de ne pas s’arrêter aux élections départementales de mars prochain mais espère avoir un jour les moyens de réunir 500 signatures pour participer à une élection présidentielle… Leur objectif est de rendre comestible leur religion et d’européaniser effectivement cette religion, au sens où elle sera très compatible avec la société de l’argent et de la consommation. Et on voit déjà se profiler ce peuple de nababs repus dans un occident cherchant sans cesse à réinventer la paix romaine en s'adossant à ce qui peut servir d'ersatz de civilisation. On voit déjà ce peuple de nabab fier de son éjaculat dans son cheptel de jeunes filles lui servant d'épouses, fier de son crachat à la gueule de tous les humanismes, avatar d'une chrétienté qu'ils n'ont eu de cesse de vouloir doubler par la caricature.


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