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Du réchauffé sur l'identité nationale

Du réchauffé sur l'identité nationale

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L’identité nationale passe par l’identité de chaque personne.


On débat depuis plusieurs mois sur l’identité nationale. Il y a les complexés qui ne supportent aucun des deux mots et pratiquent les exorcismes curieux via méthode Coué : « je ne vois pas où est le problème. » Il y a ceux qui s’attachent désespérément au seul vecteur de moral autorisé : la République. Et enfin, il y a ceux qui recherchent dans nos racines nos valeurs fondamentales, philosophiques qui ont fait la société à notre image. Et si tout simplement, c’était via le mariage retrouvé entre la foi et la raison, et la reconnaissance dans chaque être d’une personne, que la dignité de chacun pouvait être proclamée comme source de notre identité nationale et donc occidentale…

L’actualité c’est d’abord la burqa. C’est l’emblème du débat en France, comme ailleurs cela pourrait être les minarets. Donc, pour nous le problème de l’identité nationale se résume maintenant à savoir si au nom de la liberté chérie, on peut autoriser une femme à cacher son visage pour répondre à la religion de Jacques-a-dit a dit « on ne mange pas de charcuterie (1)» ? Bien sûr et sans doute à juste titre, sont écartés d’emblée les propos qualifiés de racistes, genre pas de Musulmans chez nous ! Bien sûr sont écartés les propos nationaux du style, « la France est avant tout chrétienne. » Tout juste sont tolérés les discours républicains teintés de laïcisme sous condition de taper aussi sur les catholiques. Du coup, quelques UMP font les contorsionnistes pour exprimer en langue qualifiée de bois par le badaud l’opinion des Français. C’est un travail d’équilibriste pour ne pas tomber sous le coup de la Halde ou provoquer une fin prématurée de sa carrière politique par l’orchestre médiatique qui guète le faux pas. Chaque mot doit être pesé, quitte à faire des clins d’œil discret à l’opinion pour que celle-ci ne se sente pas complètement trahie.

« Voilées pour ne pas être vues… »


Dans l’émission de Thierry Ardisson, Salut les Terriens ! (2), du 9 janvier dernier, il y avait Copé, Roland Dumas et une Bourguignonne voilée. Le parlementaire équilibriste soucieux de combattre l’islamisation du pays sans aucun dérapage verbal, a précisé dans un phrasé actuel que le visage participait du vivre ensemble. Il a également expliqué que la liberté n’était pas une finalité pour la vie en société, que des lois étaient nécessaires, qu’il est ainsi par exemple interdit d’être nu en ville. L’exercice de style était donc réussi pour le parlementaire.
De son côté la Bourguignonne parle de liberté et surtout de convictions religieuses. Elle précise que son interlocuteur est un ignorant en matière d’Islam et à la question de l’animateur sur les raisons théologiques du port du voile, la réponse est cinglante : parce que c’est prescrit ainsi. Jacques-a-dit a dit a encore frappé. L’animateur surenchérit en banalisant : c’est comme le poisson pour les chrétiens le vendredi. Dalila la Bourguignonne au père musulman inconnu n’a convaincu que sa sœur jumelle.
Enfin, l’ancien sage socialiste aux Berluti cirées par la putain de la république, l’ex prolongement de Mitterrand au conseil constitutionnel, Roland Dumas, pour exister, qualifie les projets de lois du parlementaire de droite de lois vichystes ! C’est la seule dialectique que le vieux terroriste intellectuel se sent encore capable de sortir, en réflexe de survie. Pour le vieux, forcément pervers qu’il est devenu, la musulmane masquée n’est que suggestion. Rabougri à côté de la chair jeune, il fantasme, il chantonne dans sa tête. Sardou ! L’excitation graduée de l’intro du titre Musulmanes (3). « Voilées pour ne pas être vues, Cernées d'un silence absolu, Vierges de pierre au corps de Diane… » Ça y est l’ex vieux sage du conseil constitutionnel a réussi à avoir une érection. Hors de question d’interdire la burqa, cela pourrait lui couper tous ses effets. Dans son fantasme de vieux colon socialiste et gentiment raciste, il imagine Christine en burqa qui lui fait la danse du ventre rien que pour lui. Ça se savait, Dumas n’est plus crédible.
Bon. Et l’animateur et metteur en scène ? Après quoi court Ardisson ? D’ailleurs, il ne court pas, il se précipite. Depuis longtemps, il se précipite et il veut entraîner le monde avec lui dans son suicide spirituel. Il jouit de nous entraîner dans le pue de la plaie du monde. Il nie tout ce qu’il sait pour tout gâcher. Le poisson du vendredi = burqa. Il joue au con, on ne va tout de même pas s’abaisser à lui répondre. Seule la gifle d’une mère serait au niveau de la bêtise de son insolence.

Chez nous, la femme fait la différence !


Voilà donc la forme que prend le débat sur l’identité nationale chaque jour. Et pourtant, il convient bien de fouiller dans nos racines philosophiques pour isoler la marque de fabrique de notre nation. Nous avons le sentiment qu’une résistance à l’islamisation de notre pays s’impose. Il nous faut alors retrouver les fondements de raison et de foi qui nous y poussent. Il s’agit de remonter l’histoire de notre pays et d’identifier chaque virage pour savoir s’il a été décisif ou pas. On va formuler des questions qu’on ne s’était jamais posées puisque la modernité et la réaction ont chez nous les mêmes fondements moraux. La NRH, dans son numéro de l’été dernier (4), consacrait un dossier aux racines de l’Europe. Denis Bachelot titrait « Le corps de la femme : un enjeu identitaire. » La conclusion, issue notamment d’une observation de l’art au cours des siècles, était que la femme (et son corps) en Occident entourée de respect, recevant la dédicace d’un art courtois et finalement ayant une primauté quasi sacrée, relevait de l’identité même de notre société. L’auteur souligne que « le Moyen Age a placé l’image de la femme et les jeux de séduction au cœur de sa culture virile et guerrière, comme aucune civilisation ne l’avait fait auparavant. » L’historien résume ainsi les rapports de civilisation « Pour l’Européen, l’honneur se définit par la bravoure et pour le Musulman par le contrôle du corps féminin. » La femme est l’égale de l’homme en dignité depuis un temps très ancien en Occident. L’égalité en dignité ne doit pas être polluée par des débats modernes, souvent très légitimes, mais à côté de la plaque, l’égalité en dignité signifie que l’on reconnaît une personne à part entière dans chaque femme de tous temps au delà des hiérarchies, des droits et attributions de chacun dans la société. Il n’y a jamais eu aucun débat pour décider de la différence de dignité homme-femme en Occident chrétien. Une des raisons fondamentales est le mariage monogame exigé par la morale chrétienne bien sûr mais pas uniquement. Il faut rechercher du côté des racines métaphysiques, voire existentielles de la société chrétienne. Il semble que la raison profonde se situe dans la dignité de chaque individu. C’est la reconnaissance de l’existence de la personne en plus de celle de la substance. Chaque être créé est une personne. A ce titre, il lui est conféré dignité et liberté. D’ailleurs même la déclaration universelle des droits de l’homme parle de dignité ! Il faudrait rajouter le mot de personne et reconnaître les racines chrétiennes de l’Europe pour lever toute ambiguïté. Et pour répondre à l’actualité, si on ne voit qu’une burqa en face de soi, on ne vois plus une personne, on peut penser qu’il y a quelqu’un dessous, mais ce serait du fantasme et donc n’importe qui. L’identité nationale passe par l’identité de chacun.


  1. OSS 117 – Rio ne répond plus avec Jean Dujardin
  2. Salut les terriens ! (Canal +) du 9 janvier 2010
  3. Musulmanes de Sardou en 1987
  4. NRH numéro 43 JUILLET-AOUT 2009 Dossier Les racines de l’Europe – Article de Denis Bachelot, le corps de la femme : un enjeu identitaire.

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