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#TousUnisContrelaHaine ou le masochisme républicain

#TousUnisContrelaHaine ou le masochisme républicain

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Je me frottais déjà les mains à l’annonce de la campagne #TousunisContrelaHaine lancée par le gouvernement. Du pain béni pour les dandys réactionnaires habitués à l’outrance ! Mais c’était sans compter sur l’ironie du sort. La survenance, de façon concomitante avec la campagne, des attentats de Bruxelles révèle au grand jour la folie manipulatoire du camp au pouvoir, l’absurdie de nos temps, et le mensonge généralisé tout simplement. Mais je m’aperçus vite que cela ne suffisait pas et que mon papier risquait de rester valable encore quelques temps. Le politiquement correct est un virus de la pensée qui ne cesse de se renforcer à mesure que la réalité lui donne tort, étonnante force de ce déni, étonnante psycho-pathologie de masse. Les bisounours seraient donc tous maso !

La niaiserie têtue de la seconde vie d’Adolf Hitler

L’ironie du sort qui consiste à se prendre en pleine face les attentats de Bruxelles au moment où on clame la nécessité de combattre l’islamophobie, n’a pas suffit. La niaiserie n’a pas éclaté en morceaux. Elle a résisté. On a vu des bonnes âmes écrire à la craie rose sur les trottoirs bruxellois : chrétiens + musulmans = cœur ; ou bien encore l’islam n’est pas l’islamisme, et le mot paix en toutes les langues possibles… C’est beau quand on entre en guerre ! Ce que l’on appelle la seconde vie d’Adolf Hitler, comme l’explique très bien Renaud Camus, c’est cette chape de plomb jetée sur l’Europe occidentale au lendemain de la seconde guerre mondiale. On vivrait désormais dans la honte du mal que l’on a fait entrer dans le monde, et dans la trouille d’y retomber dès certains sujets abordés. Et cette seconde vie d’Adolf Hitler est décidément d’une grande efficacité. Nous sommes empêchés de prendre toute position politique ferme à l’égard de l’étranger, tétanisée qu’est l’opinion publique par le grand crime du XXème siècle. Seconde vie réellement car elle produit au final les mêmes effets. Rien ne nous rappelle tant l’amour de la mort qu’avaient les nazis que l’amour de la mort qu’ont aujourd’hui les djihadistes… Ironie encore une fois de se retrouver à collaborer avec ceux qui propagent la barbarie, croyant œuvrer pour la paix. L’esprit de Munich est sans doute ce qui résume encore le mieux l’antiracisme et le dogme du multiculturalisme qui se sont imposés comme prisme de lecture pour toute prise de décisions.

Masochisme républicain

#TousUnisContrelaHaine : « Ça commence par des mots. Ça finit par des crachats, des coups, du sang. » 3 millions d’euros pour un hashtag. Décidément le monde occidental n’en finit pas d’afficher son goût pour le masochisme. Oh oui, allez-y encore ! C’est tellement bon… Au début, on pensait que c’était encore le fameux martinet de la tradition judéo-chrétienne encline à choisir les plus grands martyrs comme modèle. Aujourd’hui, force est de constater que le plaisir pris est tel dans la culpabilité et le fait d’incarner une cible, d’incarner un collectif qui a trop une gueule de victimes, que nous sommes bien forcés de constater le caractère masochiste de notre République postmoderne. L’Histoire rira de ce peuple subissant une attaque d’un état islamiste et qui y répond d’abord par du Charlietanisme puis par une campagne combattant l’islamophobie. Imaginez les USA après Pearl-Arbor faire une campagne #TousUnisContrelaNippophobie ? La France est donc en plein masochisme. Mais il faut croire que le fait de collaborer avec l’assaillant, faute d’être devenu le repoussoir que l’on brancarde sous le nom d’heure sombre, est devenu finalement le modèle de la République. Cette forme idéologique d’état étant au final incapable d’autre chose que de lâcheté. Après avoir pris son peuple pour de la chair à canon, puis de la chair à consommer, il ne peut que se résoudre à accepter finalement assez facilement à changer de peuple. Il a toujours été remplaçable après un champ de bataille rempli de morts (une nuit parisienne suffisait selon les propos de Napoléon Ier), il l’est encore manifestement plus après les soldes.

Réversibilité républicaine

Arroseur arrosé ? Non, les socialistes prônent l’arrosé-arroseur. T’es tout mouillé ? Bah, fallait pas te mettre à proximité du tuyau, c’est trop tentant pour celui qui veut jouer. Mettez-vous à la place de ces djihadistes cinq minutes ! Vous n’aurez pas plus de temps de toute façon. Vous n’aurez pas le temps de la réflexion… Faire usage de la raison est un blasphème. Pour eux, n’oublions pas que le logos ne s’est pas fait chair, il ne s’est même pas fait pur esprit… Nous étions habitués aux raisonnements tordus de notre peuple de victimes : nous récoltons ce que nous avons semé, ou bien ce que nous sommes est une agression qui engendre une réaction violente somme toute légitime. Tonton David revisité : « issu d’un peuple qui a beaucoup souffert, nous sommes issus d’un peuple… qui veut faire souffrir. » La campagne du gouvernement socialiste en 2016 est beaucoup plus simple : elle invente. Les voix des vidéos qui expriment un certain racisme, ce sont des voix de blancs, et on nous montre des agressions de juifs ou des ratonades. Nous pouvons aisément affirmer que les ratonades ne sont pas le quotidien de notre pays et qu’en revanche croiser un groupe de jeunes musulmans ne nous mets pas immédiatement en pleine confiance. Notre maudite imagination nous fait voir… tiens tiens… des crachats dans le bus ou dans la cage d’escalier que je tente d’emprunter… tiens tiens, des grandes baffes données avec le plat de la main à cause de mon regard trop flou… tiens tiens, des viols dans une ville d’Allemagne connue pour son eau… tiens tiens des coups de couteau à la carotide depuis… tiens tiens une tête de patron coupée dans le Rhône… tiens tiens des corps ensanglantés jonchant le sol à Paris et à Bruxelles. Ça commence par des sourates et ça finit par des crachats, des coups, du sang. Tout pareil, il suffit d’inverser les rôles et d’inventer une nouvelle actualité.

Prophétie autoréalisante

Comme toujours, à force de conjurer le mauvais sort, on finit par attirer l’attention du diable qui manque toujours terriblement d’imagination ! On n’avait pas réellement pensé à passer à l’acte, mais maintenant que vous pensez que l’on peut, on finit par se convaincre de la possibilité de cet affrontement. Déjà, à force d’être traité de racistes sous prétexte de ne pas être d’accord avec la politique migratoire du gouvernement, on a commencé par accepter l’insulte et la faire sienne. On a même fini par voir d’un mauvais œil l’étranger en notre terre, nous les passionnés de culture, nous les passionnés de civilisations… D’ici que l’on finisse par passer à l’acte physique d’un combat contre des islamistes dans un souci de se faire justice soi même, d’ici que l’on finisse par se lancer dans une guerre civile, las d’attendre le coup d’Etat, il n’y a pas des kilomètres… C’est la prophétie autoréalisante des socialistes. Ils crient aux loups et nous finissons par devenir des loups. Ça énerve. Ils nous disent de ne pas nous énerver, de continuer de nous laisser faire, et je pense à la réplique d’Yvan dans Art de Yasmina Reza : « ne me dis pas, calme-toi ! (…) Calme-toi est la pire chose qu’on peut dire à quelqu’un qui a perdu son calme ! » A croire que les socialistes à l’image de Valls ne cessent de fantasmer sur un nouveau 6 février 1934 pour enfin pouvoir incarner à gauche le rassemblement de la nation.

Cathos pris au piège de leur niaiserie

Personne ne peut se dire raciste, personne ne peut se dire pour la haine. La plus grande ruse du diable en humanisme fut d’inverser les définitions et de gommer toute complexité. Le pape lui-même est régulièrement pris au piège de la charité sociale fantasmée à une échelle géopolitique de façon simpliste. Accueillir l’étranger ? Est-ce là la seule question ? N’y a-t-il pas un mal plus profond ? L’exil est-il réellement un bien pour l’exilé ? Notre générosité ne serait-elle pas mieux orientée à l’aider à rester en son pays ? Peut-on comprendre que les migrations ne sont que la conséquence que les êtres humains sont des marchandises de la mondialisation comme les autres ? Notre responsabilité morale ne consiste-t-elle pas à préserver la civilisation qui nous a été transmise ? Peut-on comprendre que le multiculturalisme est la simple négation de toutes les cultures, celle de l’étranger comme celle de l’indigène ? Peut-on comprendre que nous fabriquons une humanité d’apatrides ?

Avec #TousUnisContrelaHaine, les cathos continuerons de voter « utile ». Parce que le Front National ne représente pas leurs valeurs. Ce qui est vrai, au demeurant. Mais peut-on m’expliquer en quoi l’UMP, l’UDI ou le parti socialiste représentent davantage leurs valeurs et sur quel aspect ? Le respect de la vie ? La non marchandisation du monde et des êtres ? Tous ces partis qui partagent le fait que la personne humaine n’existe pas, que l’individu est une fractale de masse, input comme les autres d’un système.


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