Enigme syllabique adressée à l’ouïe seule
Littérature Mauvaise Nouvelle https://www.mauvaisenouvelle.fr 600 300 https://www.mauvaisenouvelle.fr/img/logo.pngEnigme syllabique adressée à l’ouïe seule
Les deux ou trois syllabes du silence
Au hasard suspendues
D’un arbre sous l’ombre là-bas qui danse
N’ont-elles répondu
Il n’est d’appel jeté sur l’onde lasse
De nul glacial étang
Qui dans l’orbe oubliée de sa nasse
Ne trouve enfin ô temps
Réponse – évasive ou s’il plaît à dire
Tout comme d’un poisson
Le corps muet tourne tourne et s’étire
Vague interrogation
צוּף - צוּץ - צוֹח
Si je n’avais lorsque le soir vain s’éternise
Et que d’une pensée la douloureuse emprise
Fait de mon cœur abandonné ce sable nu
Que ravage sans fin le sac discontinu
Des songes des regrets des arides révoltes
Mer inégale et fausse où les moindres récoltes
Avivent un désir éperdu de néant –
Ce tremblement diffus dans l’ombre qui s’étend
Comme un vague rideau que soulève une brise
Emoi tendre d’un souffle au loin sur l’onde grise
Ou clin d’œil dérobé par la courbe du temps
Cette danse légère au gré du ciel tournant
Que font comme une flamme enivrée de silence
Les deux syllabes d’un prénom qui follement s’élance
A ma rencontre avec ce frôlement d’oiseau
D’un flot vainqueur que rend si doux ce – simple mot
Je périrais sans doute à moins que je m’effondre
En moi-même péril égal à ce sort sombre.