Regina Caeli
Littérature Mauvaise Nouvelle https://www.mauvaisenouvelle.fr 600 300 https://www.mauvaisenouvelle.fr/img/logo.pngRegina Caeli
Porte du ciel dérobé
Je pense donc, je suis… sale
File-moi vite une éphémère couronne d’épines
Regarde-moi sous mon faux air de banal vassal
Grimacer, faire des mines
Moi, le déçu des muses,
Le blasé de la vie, l'habitué des rechutes,
Je réclame une purification comme ruse
Afin qu’au ciel je mute
Mais dans ma chair je bute et je me sens piégé
Depuis la chute, quel est l’équilibre possible ?
La réponse est que la croix seule peut me figer
Mais je ne peux l’adorer, la prendre pour cible.
Et toi Reine ? Tu le peux ?
L’instrument du supplice, la potence de ton fils ?
Mais bien sûr, tu le peux.
C’est pour ça que l’on t’appelle co-rédemptrice.
Reine des anges, reine du ciel et de ses ailes,
Créature hissée haut,
O toi, l’élue du fils, fais-moi la courte échelle
Jusqu’au cœur d’où sort l’eau
Tu t’abaisses et déplies l’infini sous nos pieds
Mère vierge, tu es l’attendrisseuse de Dieu,
Tu sais qu’il se cache et aime se faire prier,
Se faire infléchir à travers l’eau de tes yeux.
Prends pitié du morbide pékin qui veut renaître
Et prie dans un fou rire,
Pour le funambule figé entre la morgue d’être
Et la terreur de mourir.
Pleure sur le vieux pleurnichant sur son sort précoce
Lave sa face en sueur,
Ote ce linceul, et embrasse-le comme un gosse,
Pour qu’il voie une lueur
Toi qui multiplie l’infini par l’infini,
Toi le mystère de la venue du Ressuscité,
Donne à ma tête têtue ta jupe pour nid
Et aide moi à aimer ton fils, l’imiter.
J’ai conscience de la mort, voilà le grand écart !
Indigent romantique
Fasciné par le destin de la masse, par sa tare,
Je cherche à être unique
Il ne me faudrait qu’une bonne mort de vieux,
M’endormir satisfait,
Entrer dans la collection d’hommes que Dieu
En son Royaume se fait.