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Le Darshan de l’Océan ou le cryptogramme d’Etretat trouvé par un Jagat Guru

Le Darshan de l’Océan ou le cryptogramme d’Etretat trouvé par un Jagat Guru

Par  

Introduction poético- philosophique au poème d’Etretat de Swami Isa.

 

Au cimetière des Batignolles sur la tombe d’André Breton, le pape du mouvement surréaliste, on peut lire cette inscription : « Je cherche l’or du temps ». Sur la plaque de la maison où il habitait rue Fontaine à Paris, on retrouve aussi cette inscription avec son nom et ses dates de naissance et de mort.

En 1941 Breton avait fui la guerre à New York et recréé un groupe surréaliste avec Marcel Duchamps. Sa femme Jacqueline assurait les traductions anglaises mais s’éprend d’un jeune artiste disciple de Gurdjieff et le quitte. Breton selon les mots d’un de ses amis est pris « dans le silence comme une lave qui achevait de durcir. » C’est en décembre 1943 qu’il rencontre celle qui sera sa troisième épouse, dans un restaurant près de son domicile de la 56ème rue.

On se souvient de cette description qu’il fait d’Élisa dans le livre qu’elle inspira en grande partie, Arcane 17 :  « Dans la rue glacée je te revois moulée sur un frisson, les yeux seuls à découvert. Le col haut relevé, l'écharpe serrée de la main sur la bouche, tu étais l'image même du secret, d'un des grands secrets de la nature au moment où il se livre et dans tes yeux de fin d'orage on pouvait voir se lever un très pâle arc-en-ciel. » Je ne peux m’empêcher de penser moi aussitôt à la statue d’Ut Von Ballenstedt de la cathédrale de Naumburg qui inspira un tableau du peintre Nicolas Roerich qui voyait en elle son épouse Elena.

Une fenêtre s’était ouverte dans le poète que lui donna cette rencontre avec Élisa pour une renaissance mutuelle. À l'été 1944 Breton et Élisa entreprennent un voyage en Gaspésie. Du 20 août au 21 septembre, ils séjournent à Percé, face au Rocher qui se découpe dans le cadre de leurs fenêtres. « Dans le rapport de ses dimensions je ne serais pas surpris que se manifestât le nombre d’or » écrira Breton. Et il précisera :

« La géométrie d'un temps non entièrement révolu exigerait pour s'édifier l'appel à un observateur idéal, soustrait aux contingences de ce temps, ce qui tout d'abord implique la nécessité d'un lieu d'observation idéal, et si tout m'interdit de me substituer à cet observateur, il n'en est pas moins vrai que nul lieu ne m'a paru se conformer si bien aux conditions requises que le rocher Percé, tel qu'à certaines heures, il se découvre pour moi. »

Nous avons là une sorte de symbole parfait, comme le nombre d’or justement, de l’ouverture du destin et du cœur amoureux. Il est comme ce trou par lequel, dans la légende d’Arras, Raimondin a pu épier la nudité dans son bain de Mélusine. Cette Mélusine, d’Élisa. Ce symbolisme se reproduit ou se répète encore avec la nouvelle publication d’Arcane 17 en 1947 ajoutant 3 textes titrés Ajours, étrange mot, synthèse d’ajout et de jour pour mieux dire que c’est encore une ouverture vers la lumière. La définition du Littré du mot ajour est : « orifice, pertuis, qui dans un objet laisse percer le jour.»

Il y avait trois arches quand l’explorateur français de la Renaissance fit la découverte de cette formation rocheuse de Percé en Gaspésie. Il n’en reste plus qu’une. La dernière a disparu le 17 Juin 1745. Cet arrachement qui prolonge l’arrachement du Rocher lui-même au continent n’est-il pas comme la cinquième arche disparue du pont de Benozet d’Avignon qu’évoque René Char dans son poème Au demeurant ? Char est Héraclitien comme Breton est Hégélien.

André Breton cherchait à trouver la synthèse des opposés dans un mouvement dialectique, c’est peut-être ce qu’il veut dire par l’or du temps. Char accepte l’épreuve ontologique, il saisit l’éclair extatique comme éclaircie de l’être se réverbérant en une série d’expériences au-delà du créé, du temps et de l’espace.

Si je me faisais voyant en supposant que je serais dans les bonnes conditions requises, je pourrais me trouver à Etretat en Normandie lieu tout aussi mythique et magique que la Gaspésie et son rocher Percé. Il y a bien les méandres dans les recherches de Patrick Ferté avec son livre « ARSÈNE LUPIN SUPÉRIEUR INCONNU »

https://portail-rennes-le-chateau.com/leblanc-lupin-et-rennes-le-chateau/

C’est un décryptage ou décodage savamment ésotérique de l’œuvre de Maurice Leblanc : les aventures d’Arsène Lupin, L’aiguille creuse d’Etretat, le secret du trésor des rois de France. Depuis 1909 date de parution du roman de Maurice Leblanc, les chercheurs du monde entier veulent résoudre le cryptogramme de l’aiguille creuse. Dans la continuité de ces recherches, certains en arrivent à dire que le lieu en Normandie est la transposition d’un autre lieu dans l’Aude, le Rasez à savoir Rennes le château avec cette nébuleuse de mystères à y perdre son latin ou sa langue celte plutôt. Alors ce même lieu en renvoie à un autre ; Rennes les bains, et d’ailleurs n’oublions pas dans le même ordre d’idées un autre renvoi est parfois évoqué celui de la forêt Arthurienne de Brocéliande ou forêt de Paimpont en Ile et Vilaine…

Quel n’aura pas été mon étonnement lorsque, arrivé auprès d’un sage de l’Inde encore vivant à notre époque, un des plus passionnants, le 17 février 2017 pour les fêtes de Mahashivaratri (grande nuit de Shiva annuelle), j’ai eu l’occasion de lire la retranscription d’un de ses poèmes énoncé oralement à Etretat en juin lors de sa visite en France, il y a quelques années. Il s’agit du sage indien Jagad Guru Swami Isa de Trivandrum. Le poème n’a pas de nom, j’ai risqué un nom : Le Darshan de l’Océan.

Qu’avait-il perçu cet être illuminé et voyant de tous les mystères d’Etretat et comment se faisait-il qu’il se soit rendu précisément dans ce lieu en France, non loin duquel il avait, oserais-je dire, à l’époque, placé l’une de ses premières disciples françaises ? Il parle dans son poème de littérature de mystère et d’histoire… Il avait conversé avec le fantôme de Maurice Leblanc ?

Sa I théorie a été traduite en langage mathématique par un ingénieur français, mais qui, aux dernière nouvelles, doit reprendre sa copie parce que ses calculs faits au moment où il découvrait cette Théorie du tout, n’avait pas tenu compte du fait que la I particule est un tors en mouvement. Enfin, cette I théorie ne serait-elle pas comme le cryptogramme de l’aiguille creuse d’Etretat que tout le monde cherche, c'est-à-dire la clé qui ouvre les relations entre le monde intérieur, les espaces d’une terre intérieure intra terrestre et le monde extérieur de la surface ?

 

Mais parlons un peu de ce Rishi.

Swami Isa est un saint Yogi du Kerala qui est retourné vers le monde après de longues années de méditations et d’ascèses à travers l’Inde et dans l’Himalaya. Il est établi dans la capitale de cet État. Il a une connaissance profonde et simple du yoga. Il transmet une méthode adaptée à nos contemporains. On le sait concerné aussi bien par les thèmes d’éducation, d’environnement, d’habitat, de peuplement et d’enracinement culturel que par tout le questionnement de la science moderne en particulier les recherches sur l’énergie et le son. Mais il est aussi versé dans les traditions ancestrales Hindous, les écritures sacrées dans lesquelles son érudition excelle. Il a un rapport tout à fait privilégié à la poésie, mode récurrent d’expression pour lui jusqu’à surprendre ses disciples purement scientifiques.

A ce tire, il est bien un représentant de ces cultures anciennes comme la Grèce ou le Druidisme des celtes de l’Europe jusqu’à l’Iran, dans lesquelles le poète est aussi important que le prêtre conduisant les rites. Et même plus s’il est reconnu comme voyant et inspiré.

Pour lui comme pour André Breton et les Grecs, la vérité tient dans une harmonie, dans un respect de la mesure permettant à l’humain d’atteindre au bonheur. Le mal, on le sait chez les Grecs, est l’hybris, ὕϐρις. Pour lui chaque partie de l’univers, pierres, plantes, animaux et hommes cherchent le bonheur. Mais la bonne nouvelle, c’est que ce bonheur peut être atteint. La proportion intervient dans sa « théorie du tout » sur le mode du 5/3/2 divisant 10. Cette théorie est une cosmologie avec des conséquences psycho-spirituelles qui se répercutent sur tout savoir humain. Je vois cette théorie du tout comme une transposition dans la science moderne de la doctrine du Samkhya de Kapila.

D’autre part je vois ce sage justement comme une sorte de Pythagore indien car nous aurions un intéressant rapprochement à faire entre sa conception de l’harmonie basée sur la proportion médiatrice entre le monde et le divin, et celle des Pythagoriciens. Cette vision de l’harmonie est passée des Pythagoriciens à celle exprimée dans le Timée de Platon qui inspira Simone Weil à son tour, sœur, comme on sait d’un grand mathématicien. La mathématique des Pythagoriciens et de Platon est une théologie qui permet de comprendre qui est Dieu. Il en est ainsi avec les données de la science moderne pour cette I théorie. I est l’ultime particule dans la division ou la primo particule sub-atomique. Elle est avant le Boson de Higgs actuellement appelée particule de Dieu. Donc la vraie particule de Dieu ?

Si tout est vibration dans la physique moderne, nous avons là une répartition, sur trois niveaux, symbolisée par les couleurs noire rouge et blanche. Sa définition du bonheur est l’état accessible à tout humain d’une conscience indépendante de toute vibration, soit une conscience totale, libre de l’identification au temps et à l’espace. Cette bonne nouvelle est le message immémorial de l’Inde. Il est latent dans toutes les philosophies traditionnelles et religions de la terre. Jacob Boehme disait que celui pour qui le temps est comme l’éternité et vice versa ignore le conflit.

Le poète Apollinaire avait perçu des éternités différentes de l’homme et de la femme. Mais ces éternités différentes ne sont-elles pas que la femme habite le temps (espace temps) et l’homme l’éternité illimitée ? Sur la tombe, le Samadhi de Sri Aurobindo et de la Mère à Pondichéry :  « Sans Lui je ne serais rien, sans Elle je ne serais pas manifesté. »

Le système psycho-philosophique du Sāṃkhya Indien contemporain du Bouddhisme, est une doctrine philosophique fondée sur la discrimination, une analyse rationnelle de la réalité. Cette école qui est un des six Marchanda de la philosophie Hindoue, une des six voies, est attribué à Kapila. Son application pratique sera les yogas parle. Ce système parle de Purusha, le mâle la monade consciente et de Prâkriti sa manifestation féminine se déployant dans le monde phénoménal en 23 principes. Cette année-là à Trivandrum pendant la Mahashivaratri nous n’avions pas seulement pensé à Shiva Mahadeva, mais nous avions médité et prié pendant une semaine dans le petit temple du sage en compagnie d’une statue de Shiva et sa parèdre Parvati avant que celle-ci ne soit jetée dans la mer. (la statue du couple bien sûr pas la parèdre toute seule ! )

L’expérience ultime de la non-dualité est difficile à atteindre pour l’occidental modelé par des religions dualistes et une science matérialiste. Notre science est dualiste en ce qu’elle coupe et sépare l’homme matériel de l’esprit (un monisme matérialiste est impossible puisque nous sommes corps âme esprit). Cette expérience est pourtant possible comme conscience totale dans laquelle l’être garde la perception de la conscience et de son support manifesté soit la vibration.

Quel est le sens absolu de cette tension émotionnelle qui travaille le couple humain si ce n’est la quête de cette conscience totale, unifiée qui se traduit par un bonheur total sans hauts et bas, une félicité sans perte ni diminution, expérience révélée par bribes aux poètes et poétesses amoureux comme aux mystiques. Dans cette félicité les plus hauts sages y vivent en permanence. Ils vivent dans le but de la faire découvrir à tous les êtres.

Les roches percées de Gaspésie ou d’Etretat, en quoi sont-elles si magiques, si mystérieuses ? Elles barrent l’horizon infini de la mer, cet horizon sur lequel nous glissons extatiques mais dissous. Dès lors elles arrêtent notre extase et la retournent peut être en enstase, elles nous redirigent vers d’autres espaces, vers d’autres dimensions, vers d’autres lieux, d’autres univers, multipliant l’infini. Mais ces orbites sur l’Océan d’abord sont plus que des miroirs ne renvoyant que l’image à l’image, elles sont elles même comme un regard comme des ajours qui laissent passer la lumière du Dieu qui est regard. C’est une assez juste idée de la notion hindoue de Darshan : le regard actif, transformateur et bénissant du Dieu.

Un instructeur poète sage voyant yogi est peut-être simplement celui qui nous aide à voir le regard de Dieu qui Lui ne nous a jamais quitté des yeux. Je vous livre le poème du Swami Isa tel qu’il vient de m’être adressé corrigé sans vraiment encore me sentir prêt pour le traduire en français.

 

 

Dimanche 25 Octobre est l’anniversaire de Swami Isa de Trivandrum : Swami Isa Jayanti

 

 

Poem at Etretat

 

Dancing Mother,

stretching hand,

sharing emotions

good and bad.

Passing experiences

draw a dazzling portrait.

Sky becomes canvas

as Energy’s hand

paints the universal history,

the history of wonders.

 

Human beings wander,

questing always.

Trying to decipher the

wonderful inner secret of universe.

Anybody through words—

but feeling, touching something

with inner colours.

Poems, stories, all the literature

come and go.

Still now the sky,

the mountain, the ocean.

 

All are living characters.

Imaginations are changing

Chemistries are changing.

The One who knows will never

Never be changed.

 

Changeless Self

hidden with colours and dots and lines.

A rising sun, and we run

to sit somewhere.

Sunset is the universal eye opening.

I am not sitting

I am always

Non-ending vibration.

Never-ending,

I am part of vibration,

nobody ever realises my walking legs

my flying wings.

Decades and decades are moving,

still now I.

 

I am expecting,

I am searching

for my own happiness.

Where is happiness?

Inside the vibration?

Or outside?

Are all vibrations

happiness?

Where am I?

Am I part of the vibration?

 

I am the totality of vibration.

 

This searching goes on

and on.

Like a mind, like a thought

moving and moving

memories, curving

and destroying.

Creation is a mere exportation of thoughts.

Wherever the thought is a universe.

Wherever the body

is self.

Self-awareness is

only because of thought.

Thinking and thirsting, but

Reality is always pouring like water.

 

Flowing everywhere is the form

of letters, words, sentences,

sounds, light,

knowledge dancing everywhere.

The age of knowledge

developed a new world.

All are fascinated

with knowledge.

Knowledge is wealth.

Wealth can melt

anything, we think.

Man becomes a slave

of knowledge.

Knowledge is life, we think.

Knowledge is happiness, we think.

Knowledge is wisdom,

we think.

Knowledge is mere information.

Not destiny,

only the path.

A passage.

Passing time and space

able to reach beyond

time and space.

 

Realized seekers always declare,

‘I am not at all time and space.

I am not at all a creation of these.

I am above time and space,

beyond vibration.’

Non-vibrating energy.

 

Non-vibrating energy is

Real happiness.

That happiness is total.

That happiness is the real

Real Consciousness.

That Consciousness experience

is God

Total happiness.

Life is for that.

The journey is for that.

Body, mind and intellect—

use these vehicles properly

before leaving this body

and anybody can find

Real Consciousness. Endless Happiness.

Awake, and don’t stop till you reach

Non-vibrating Consciousness.

Be happy,

Always be happy.


Elle, Dé Dé : Diana Danesti.
Elle, Dé Dé : Diana Danesti.
Portrait de l'artiste en évangéliste
Portrait de l'artiste en évangéliste
Modifié par Dantec, sauvé par Dantec
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