Parlementaires anti-Amazon
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Parlementaires anti-Amazon
Par Maximilien Friche
12 janvier 2014 20:00
De droite ou de gauche, tous complices dans l’hémicycle pour préserver l’establishment culturel français. Le 3 octobre dernier l'Assemblée avait déjà adopté la loi "anti-Amazon". Ce texte, qui comprend un unique article, doit insérer dans la loi Lang de 1981 sur le prix unique du livre un alinéa stipulant que, dans le cas d'un livre expédié à l'acheteur, le vendeur ne peut cumuler à la fois le rabais autorisé de 5 % et la gratuité des frais de port. Mercredi 8 janvier, le Sénat a confirmé avec la même unanimité godillote la conservation des acquis culturels.
Pourquoi dit-on que l’on veut protéger la culture quand il ne s’agit que de petit commerce ? Pourquoi dit-on que l’on veut protéger la diversité de la culture quand on ne fait que conforter les bastions ? Avec cette loi anti-Amazon, les sénateurs ont flatté les réflexes niaiseux du petit peuple qui ne lit pas pour tenter d’endiguer la seule vraie révolution culturelle qui n’ait pas été télécommandée depuis l’antichambre du pouvoir que sont les loges.
Amazon a permis à des petits éditeurs de se passer de diffuseurs pour proposer des livres. Amazon a permis à des écrivains d’exister en proposant à la vente les livres auto-édités. Amazon propose des mini-vitrines pour chacun afin de présenter au mieux l’ouvrage et l’auteur. Amazon rend accessible tous ces ouvrages édités en marge des systèmes comme ces manuels scolaires qui servent aux parents à donner à leurs enfants un enseignement que le ministère de la ré-éducation nationale ne délivre plus. Amazon rend disponibles toutes les éditions rares ou méprisées d’un même ouvrage. Cette indépendance vis-à-vis des prescripteurs de littérature, qui se rêvaient commissaires à l’instar de leur collègue en art contemporain, est tout simplement insupportable.
Mais pourquoi défendre ces libraires qui n’ont jamais fait qu’étaler les couvertures de Gallimard dans leurs vitrines de boutiquier ? Incapables qu’ils sont de nous conseiller autre chose que ce qui se vend déjà trop bien. Cette résurgence de poujadisme n’est là que pour conserver les acquis culturels et le fonctionnariat de la culture. Le pouvoir reste obsédé par la volonté de réduire les marges d’existence qu’internet a créées. Les parlementaires comme un seul homme ont flatté toutes les bonnes consciences pour finalement nous sommer de retourner écrire et publier au fond de nos grottes.
Pourquoi dit-on que l’on veut protéger la culture quand il ne s’agit que de petit commerce ? Pourquoi dit-on que l’on veut protéger la diversité de la culture quand on ne fait que conforter les bastions ? Avec cette loi anti-Amazon, les sénateurs ont flatté les réflexes niaiseux du petit peuple qui ne lit pas pour tenter d’endiguer la seule vraie révolution culturelle qui n’ait pas été télécommandée depuis l’antichambre du pouvoir que sont les loges.
Amazon a permis à des petits éditeurs de se passer de diffuseurs pour proposer des livres. Amazon a permis à des écrivains d’exister en proposant à la vente les livres auto-édités. Amazon propose des mini-vitrines pour chacun afin de présenter au mieux l’ouvrage et l’auteur. Amazon rend accessible tous ces ouvrages édités en marge des systèmes comme ces manuels scolaires qui servent aux parents à donner à leurs enfants un enseignement que le ministère de la ré-éducation nationale ne délivre plus. Amazon rend disponibles toutes les éditions rares ou méprisées d’un même ouvrage. Cette indépendance vis-à-vis des prescripteurs de littérature, qui se rêvaient commissaires à l’instar de leur collègue en art contemporain, est tout simplement insupportable.
Mais pourquoi défendre ces libraires qui n’ont jamais fait qu’étaler les couvertures de Gallimard dans leurs vitrines de boutiquier ? Incapables qu’ils sont de nous conseiller autre chose que ce qui se vend déjà trop bien. Cette résurgence de poujadisme n’est là que pour conserver les acquis culturels et le fonctionnariat de la culture. Le pouvoir reste obsédé par la volonté de réduire les marges d’existence qu’internet a créées. Les parlementaires comme un seul homme ont flatté toutes les bonnes consciences pour finalement nous sommer de retourner écrire et publier au fond de nos grottes.