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Haut-Karabagh, près de cinquante jours d'indifférence

Haut-Karabagh, près de cinquante jours d'indifférence

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Au fait : Haut-Karabagh, près de cinquante jours d'indifférence criminelle et coupable !

Près de cinquante jours de blocus azéri contre le Haut-Karabagh, l'Arménie visée par des attaques depuis des mois, des missions diplomatiques annoncées mais guère pressées. Réponses fantômes. Réponses fantoches, voilà tout. Diplomatie des épouvantails rapiécés. C'est bien, décidément : la lâcheté se poursuit, l'Europe et les Etats-Unis s'en foutent. La médiocrité et la veulerie de notre temps. Immonde période, immonde bassesse. Immonde façon qu'a notre monde politicien et sans vertu aucune de tourner le dos, boucher ses oreilles, fermer les yeux.

Seules les bouches restent ouvertes, pour parler toujours à vide et avides de sottises, parler sans but, pour parler simplement : d'autre chose.

Dégueulasserie. Marre, marre et marre ! Madame von der Leyen et ses sbires politiciens et affairistes, complices fiables du régime azéri, sont des criminels de guerre, des génocidaires par omission, par mutisme, par consentement béat et horrible.

Entre l'assourdissant drame ukrainien si menaçant, et qui fait tellement peur, et le martyre délaissé et laissé sous silence des deux nations : l'Arménie et du Haut-Karabagh, entre ces trois pays blessés de siècles en siècles, et surtout, tous torpillés par Staline et ses successeurs immédiats et complices, et devant le sort médiatique et politique du troisième, donc de l'Ukraine, il y a deux poids, deux mesures sinistres, un trou d'indifférence commode, béant comme deux mondes déchirés, de la part de l'Otan à turqueries faciles et de l'Europe, institutionnelle, et non pas (peut-être), de la part de l'élan populaire de nos pays, mais il y a bien, hélas, voulu, total, un abandon par la caste politicienne et affairiste.

Karabagh et Arménie ? Allons, pas sérieux ! Pas de profits énergétiques ou de richesses naturelles à s'en goinfrer, si j'ose dire, ni de matériels de guerre à magouiller, et juste un peu d'or arménien volé puis concédé par le tyranneau azéri à quelques affairés anglais pressés d'en tirer bénéfice comme au fast-food, vite fait, en pataugeant dans la boue sanglante, en s'en foutant, et en allant vivement au pillage comme à la rigolade. Des chars en Ukraine, de l'énergie achetée aux Azéris, quelques poignées d'or à voler facilement, avec faux papiers et tristes tampons, aux légitimes propriétaires arméniens.

Entre Ukraine et Arménie-Karabagh, hélas, oui, il y a un deux poids, deux mesures du bloc occidental sinon européen exactement, un refus de fixer les responsabilités dans le conflit dit majeur, celui qui fiche atomiquement la trouille, une cruelle indifférence politicienne, et aussi une forme de silence au rayon populaire, hélas. Silence en mode majeur envers le drame de l'Arménie et du Karabagh, victimes considérées en sourdine, en froid mode mineur. Parce que leur mort annoncée, enregistrée et chroniquée en torchons de chancelleries veules, ne fait peur à personne. Elle a déjà eu lieu, dans l'indifférence presque générale, voici plus d'un siècle. Elle se répète, et notre monde dit libéral, la pense farce, en parlant comme feu Marx… Le stalinisme manipulateur a piégé le Karabagh, l'européisme futile et sans paix et la machine de guerre de l'Otan espèrent-ils l'achever, ce malheureux pays indépendant mais plus libre ? Tout le laisse croire et voir.

L'absence de politique étrangère de la France et de l'Europe, le bellicisme ambiant et américano-allemand massif quoiqu'ajusté à géométrie utile, cet ensemble-là enfin, voilà un total qui devrait jeter tout le monde dans nos rues autrement et plus encore qu'une énième, inutile et ratée réforme des retraites. L'Arménie mutilée, le Haut-Karabagh sous blocus mortel, voilà qui devrait bel et bien, solidement, fermement, à en hurler partout: révolter toutes les consciences, indigner politiquement les si prompts jouisseurs de la liberté facile mais jamais défendue, forcer l'Europe gouvernementale à réussir enfin, hors des Etats-Unis, hors de l'Otan, une paix imposée aux Russes et aux Ukrainiens, ensuite et vite, voilà qui devrait en urgence aussi, voire "en même temps", suivant une formule politicienne d'étoile morte ou naine bien de chez nous, mobiliser les courages et les volontés pour sauver l'Arménie et la liberté du Karabagh.

Pendant les premiers massacres subis par l'Arménie, entre fin du dix-neuvième siècle et première décennie du vingtième siècle à générosité manquée, avant donc le génocide criminel ottoman de 1915-1916, un Péguy s'était indigné. Sa voix avait été un véritable cri ! Puis vint l'Anglais Toynbee, puis des Français, dont le général Brémond et Paul de Rémusat du Véou, puis quelques Américains, dont les diplomates Leslie A. Davis et Morgenthau Sr, mais aujourd'hui : silence de plomb, tombal, volontaire, niais et coupable. Guère de voix, sinon à plumes vaillantes et valables, celles de : Jean-Christophe Buisson, Sylvain Tesson et de Jean-Frédéric Poisson, de François-Xavier Bellamy et, naturellement, des Arméniens courageux, chez nous et ailleurs.

Pour le reste, valse sourde et muette devant la mort de masse qui menace ! Sordide. Comme notre temps le montre trop souvent… Assez !


Ces enfants qui meurent… Et que l'on tait, qu'on méprise !
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Pour en finir avec le massacre des innocents
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A défaut d'armes, la France offre à l'Arménie un consulat et des larmes
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