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Urgence nationale : Faire libérer Boualem Sansal

Urgence nationale : Faire libérer Boualem Sansal

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Faire libérer au plus vite et sans attente Boualem Sansal des prisons sauvages algériennes est d'évidence hélas une urgence nationale. Contre le régime coupable d'Alger, les moyens de pression et d'action lucide, diplomatiquement notamment, malgré la mollesse gouvernementale française, existent.
Boualem Sansal est désormais condamné en Algérie à cinq ans de prison ferme. Verdict honteux, honteux en tout, et fétide volonté de mise à mort d'un homme qui s'exprime avec courage, simplicité et lucidité. Ce verdict est un scandale, et non pas comme l'a titré Le Monde, au moment du réquisitoire (qui réclamait dix ans de prison) : une mesure qualifiée d'"apaisement".
Boualem Sansal n'est en rien un criminel, c'est l'innocente victime d'un système politique et politicien en survie, d'un système dégueulasse.

Boualem Sansal, dont une partie des attaches familiales, partagée entre Algérie et Maroc est également, notamment, et largement, kabyle, a fait face de longue date aux dérives gouvernementales et présidentielles de l'Algérie, comme il a fait face identiquement aux dangers et aux menaces directes de l'islamisme en action. Subi sur place en Algérie, dans les années terribles de la décennie 1990. C'est un homme courageux, c'est un homme valeureux, ce n'est en rien un coupable ni un auteur de crime. On lui reproche surtout d'être lucide, parfois ironique, parfois très précis et clair sur les dérives de son pays, d'avoir dit haut et clairement qui était responsable directement de la mort par assassinat du président Boudiaf. On le culpabilise à retardement d'avoir su dire la nette vérité. Il paie aussi injustement la volonté de liquidation contre lui de l'actuel président algérien, lequel n'est qu'un vieux fantoche incapable et tragique, mesquin et médiocre. Il paie aussi les errements quant à l'Algérie et au Maroc des propos du président français Macron, dont l'amateurisme a des conséquences absolues contre Boualem Sansal. On lui reproche enfin d'aimer son pays sans œillères et hors de tous les mensonges et des diverses manipulations publiques à prétentions nationalistes du régime algérien, régime tricheur, brutal, qui criminalise toute opposition honnête, régime bananier et dictature complète, système général depuis des décennies, cloaque politique et clan politisé et armé, qui frappe son peuple en entier, et qui cherche à aveugler les consciences.

 

Seulement, voilà le hic : Boualem Sansal, homme doux et de bon ton est tout sauf une conscience aveugle ou aveuglée. Les prétendus successeurs du FLN ont su exploiter à leur profit exclusif et sordide la révolte de la rue, révolution finalement manquée hélas, ce qui était prévisible. Ils viennent d'ailleurs du FLN, n'ont rien changé et modifié, ils poursuivent, en durcissant et en frappant les esprits libres, ceux qui essaient de raisonner et de penser, de dire et d'écrire la réalité non libre d'un pays asservi. Le mensonge historique du FLN et du gouvernement d'Alger, le système de corruption et la répression dictatoriale contre le peuple, voilà ce qui se continue, se joue et se concrétise chaque jour en Algérie, avec en prime une remontée progressive et nette de l'islamisme, qui fait pression sur le pouvoir. Un pouvoir qui utilise et l'islamisme et le mensonge. L'accusation de terrorisme dressée contre Sansal est un mensonge complet, une caricature voulue, un sordide moyen d'imposer silence. Cinq ans de prison ferme contre lui, ainsi prononcés, jetés en verdict, ça n'est pas un vœu d'apaisement, c'est un vœu de l'ensevelir sous le silence, c'est la volonté de le tuer. Boualem Sansal, aujourd'hui, plus que jamais risque la mort si on oublie l'homme qu'il est et si l'on néglige par le silence son sort. Il reste isolé, sans défense, la victime exemplaire d'un régime crapuleux, d'une dictature pas même masquée. Ou qui n'est qu'en partie voilée. Voilà tout.

J'attends à présent divers personnages qui se réclament de la gauche et de la bonne conscience habituelle auprès de moi, qui m'ont pu attaquer récemment, y compris sur le drame vécu directement par Boualem Sansal, oui, je les attends, eux et ceux-là ou ceux-ci qui injurient, accablent et accusent faussement mais rudement depuis des mois Boualem Sansal, eux qui justifient froidement et férocement la manipulation politique et sordide algérienne, je les attends, et j'attends surtout de savoir et d'observer parmi eux tous, ceux qui viendraient enfin - bien tard, et sans doute trop tard- défendre et contribuer peut-être à faire enfin libérer Boualem Sansal.

Boualem Sansal n'est en rien un criminel, et, je le dis sans aucun fard : le régime algérien est pleinement dictatorial. Sa justice est inexistante. Sa logique est entièrement politique. Et injuste.

Boualem Sansal est un homme libre dans ses principes. Libre et intègre dans son œuvre, dans sa vie et sa conduite. Il n'est nullement un criminel, et le régime qui le criminalise, l'emprisonne, le retient et le frappe, est un régime d'injustice, un régime criminel, un régime de corruption. D'intolérance totale. Il faut obtenir de toutes forces et rapidement la liberté totale, complète et absolue de Boualem Sansal. Cette liberté urgente et nécessaire est la seule chose qui compte.


Pour Boualem Sansal et contre son procureur médiatique Benjamin Stora
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Boualem Sansal 22/11/2024
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Trois jours et trois nuits, des écrivains et des moines
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