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La lâcheté ou l’ADN de la droite

La lâcheté ou l’ADN de la droite

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Tout comme nous sommes conscients que la mauvaise foi est intrinsèquement liée à l’être de gauche, nous savons que la lâcheté est dans l’ADN de la droite républicaine : c’est évident, mieux vaut voter la mort du roi que de risquer sa propre tête… Nous en avons une nouvelle fois la preuve dans le repentir de ceux qui hurlèrent avec les agneaux de La Manif pour Tous il y a dix ans, et qui, aujourd’hui, tentent de raccrocher les wagons du world in progress.

Le plus triste bien évidemment est de les voir renier leur passé, non par croyance soudaine dans le relativisme et le progrès, mais par simple souci de carrière, par opportunisme. Pendant que la gauche manipule et fait l’opinion, la droite se contente de la suivre à distance, de façon pleutre. Jamais la droite ne prendra aucun risque, elle sera toujours révolutionnaire du lendemain. Intrinsèquement, s’ils ne sont pas immédiatement collabo, c’est du bois pour en faire. Alors que la droite réactionnaire, parfois nationale, parfois même monarchiste, n’est qu’une gauche d’avant-hier, nostalgique d’un temps où le progressisme était moins outrancier et idiot, qui cultive le goût de rester à quai en fantasmant sur le billet retour serré dans sa poche, la droite républicaine, elle, court après le train qu’elle ne cesse de louper. Aux yeux des progressistes convaincus et militants, ils ne sont que des lourdingues ayant du mal avec tout avant-garde portée par les idiots utiles toujours primesautiers de l’internationale révolutionnaire toujours renouvelée pour la plus grande destruction de la réalité métaphysique de la personne humaine. En réalité, les politiques de droite ne sont pas lourds, ils ne croient en rien, et tout agrippés qu’ils sont à leur être social, comme on peut l’être à un porte-monnaie, ils observent un temps avant de se mettre en marche. Ainsi pour l’exemple du moment : Gérald Darmanin, Caroline Cayeux et Christophe Béchu. Mais pas qu’eux. Ménard n’est pas loin de ce modèle.

Pourtant, même si le bien et le vrai représentent une quête, ils ne sont jamais relatifs. Et c’est justement leur caractère inaccessible qui les rend absolus. Le bien et le vrai ne sont bien sûr pas soumis à la légalité. Le légal ne crée pas le réel. Le légal ne crée pas le vrai. Le légal ne crée pas le bien. Les exemples historiques sont légion. Les hommes de droite sans convictions devraient pourtant savoir puiser dans deux trois fondements de la pensée pour analyser l’ici et maintenant, et oser refuser durablement certaines lois. A l’époque du débat sur le mariage pour tous, les hommes de droite se compromirent dans la dialectique pour s’opposer au projet. Aujourd’hui, ils se justifient, ce qui est le même réflexe d’une pensée réduite aux slogans articulés. Tout le discours de l’époque était aussi flatteur qu’une plaidoirie, une performance donc. Nous entendions parler de l’altérité indépassable, de la nécessité du tout autre pour être fécond, et autres concepts en baudruche pour infatuer le bourgeois qui se crut un temps au service de la sainte Eglise, configuré aux moines soldats. C’est une erreur, la dialectique est l’arme des révolutionnaires, elle cherche à convaincre dans la négation de l’autre, l’autre souverain ayant une pensée propre. On parle comme on mène un duel. Je crois, je sais et j’affirme qu’il ne faut pas convaincre, mais parler avec autorité. C’est là la façon la plus généreuse de participer aux débats politiques, car elle suppose de parler à quelqu’un, avec quelqu’un, de se relier à l’autre dans la discussion, la compréhension, sans jamais chercher à obtenir sa défaite intellectuelle, mais simplement désireux d’être compris, dans le risque d’être tué.

Je me fiche des arguments sur l’altérité. Je sais que le mariage pour tous est un maillon dans le continuum qui vise à nier toute réalité anthropologique. Autoriser le mariage pour tous est d’ordre totalitaire, au sens où cela crée un être fictif dans une société fictive. S’y opposer ne relève pas de la morale mais d’une nécessité métaphysique. Nier le réel est grave, aussi grave que ce que fait l’art contemporain à la beauté. Bien sûr, quand nous parlons avec autorité, des gens souffrent. Que le réel fasse souffrir n’est pas une nouveauté. Et la vérité, de même, fait souffrir dans le même élan le porteur et le receveur. La vérité ne supporte aucune stratégie. On sait que parmi la droite, les plus réac s’agrippent au mariage pour tous pour donner des gages et s’illusionner que nous n’aurons pas droit à pire. Ceux-là, moins cyniques que les purs carriéristes, sont tout simplement dupes d’eux-mêmes, c’est-à-dire indignes de leur identité française. Notons que cette histoire du mariage pour tous n’est qu’un exemple parmi tant d’autres, que ce soit dans les domaines des mœurs, sociaux, culturels, etc. la droite n’est mue par aucune autre pensée que l’idée de sauver sa tête, tétanisée qu’elle est depuis la terreur.

Encore une fois, le lieu de la pensée doit pouvoir échapper à cet échiquier révolutionnaire. La gauche joue à domicile en république française, et la droite sert tout simplement de contre-poids, car ce n’est pas drôle de jouer seul, il faut un truc pour renvoyer la balle, ne serait-ce qu’un mur. Penser consiste donc encore et toujours à refuser la partie et les règles du jeu.


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