Découvrez la collection Mauvaise Nouvelle, aux Éditions Nouvelle Marge.


Discussion littéraire entre Friche et Aude de Kerros

Discussion littéraire entre Friche et Aude de Kerros

Par  
Propos recueillis par Aude de Kerros

Extraits de l'entretien sur Radio Courtoisie entre Aude de Kerros et Maximilien Friche sur la littérature et le dernier roman de Sarah Vajda : Jaroslav et Djamila.


Sur la littérature :

Maximilien Friche : Il ya dans Nouvelle Marge un clin d'œil aux textes écrits précédemment et issus d'une discussion entre Aude de Kerros et Maximilien Friche : Sortir du monde du recyclage et prendre la marge [1/3][2/3][3/3] et [épilogue].

Lire, écrire, prier, c'est un peu la même chose. Y-a-t-il encore un peu de vie intérieure dans l'homme ? Seul le roman peut modifier un être. Nouvelle Marge souhaite remettre la personne en crise métaphysique. Les essais veulent changer le monde, changer un être, c'est finalement assez modeste.

Aude de Kerros : Le roman a de toute façon quelque chose d'initiatique.

 

Sur Jaroslav et Djamila de Sarah Vajda :

AK : C'est un roman profondément poétique, qui se lit pour la phrase, le rythme, l'enchainement, l'image. Ce qui est assez rare aujourd'hui, il y a vraiment le parti pris de la littérature.

Le livre est par ailleurs rempli de références, c'est un roman extrêmement cultivé, mais il n'est pas nécessaire de reconnaître ces références pour être pris par l'histoire de Djamila.

Un roman d'amour est un genre à renouveler perpétuellement.

MF : Un roman d'amour c'est finalement toujours la même chose : comment l'amour surgit et comment il est rendu impossible. Dans Jaroslav et Djamila, c'est l'âge glaciaire dans laquelle la société est rentrée qui empêche que cet amour prenne corps différemment.

AK : Quand le jeune Nico du roman, ce jeune sociologue assoiffé de justice, voit une femme, il la voit à travers la littérature. Et on embrasse toute la littérature en regardant Djamila.


MF : Ce pourrait être un roman social, ça se passe dans le neuf-trois, mais Sarah Vajda nous dit finalement que Djamila vaut mieux que Zola, elle lui offre une tragédie, on ne va pas faire pleurer dans les chaumières mais faire rêver dans les HLM.

Quand bien même on essaierait de flirter avec l'essai à certains endroits dialogués entre le narrateur et Nico, que la réalité de l'incarnation portée par l'écriture même d'un roman, fait que ces paroles là s'envolent au regard de la vie vécue par Djamila.

AK : Tout d'un coup, on passe grâce à la littérature, à l'universel, c'est à dire un homme, une femme, une rencontre. Le sens de l'universel, l'être humain, existent au delà de ses particularités.

Le multiculturalisme est la nouvelle idéologie qui a remplacé l'internationalisme de Lénine. C'est le soft power de l'Amérique dans le monde entier.

MF : La force de ce roman est aussi qu'étant dans une écriture très moderne, il s'agit d'une histoire chaste. Cela vient en rupture avec la société d'aujourd'hui où ne racontant aucune histoire, on raconte la vie de ses boyaux. La chasteté de leur rencontre révèle aussi toute la vulgarité de la société extérieure avec la fabrication d'apatride, l'islam et ses misères.


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