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Hollande désarme la police

Hollande désarme la police

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Rémi Fraisse ne sera pas mort pour rien. Il n’aura pas fallu attendre longtemps pour voir ce martyr de l’ultragauche servir à des fins de pression mélodramatique sur les politiques. Et ils ont cédé. Cazeneuve l’a dit ce jeudi 13 novembre : finies les grenades offensives dans les opérations de maintien de l’ordre. Si une arme tue, alors il faut la supprimer. CQFD. Les policiers ne pourront peut-être plus se servir de leur arme que pour se suicider… C’est dans ce contexte que jeudi, les policiers ont manifesté à la Bastille à l'appel du deuxième syndicat des gardiens de la paix, Alliance, pour dénoncer leur «mal-être» et leur manque de moyens.

La grande muette dépouillée et le commissaire en maillot de bain

C’est la fin de l’expression « haut les mains ». Ce serait risquer se voir répondre : peau de lapin, le commissaire en maillot de bain… Qui oserait mettre les mains sur la tête face à un uniforme désarmé ? Faudra-t-il donner nos rouleaux à pâtisseries aux CRS pour les voir reprendre confiance en eux ?

Notons tout de même que le désarmement de la police ne vient qu’en second, il vient après le désarmement de l’armée, rabot budgétaire après rabot budgétaire. La police et la Compagnie Républicaine de Sécurité représentaient jusqu’à maintenant un intérêt pour protéger le pouvoir. L’armée était devenue suspecte depuis bien plus longtemps. C’est pour ça qu’on l’envoie d’ailleurs combattre pour de vagues intérêts français et la propagande onusienne ou américaine aux quatre coins du monde. Mais si les flics aujourd’hui se prennent pour des manifestants, la grande muette, elle aussi est sortie de sa réserve. C’était d’abord en mai dernier quand certains généraux dont le chef d’état-major des armées (CEMA), Pierre de Villiers, menaçaient de démissionner et que Le Drian faisait bloc avec eux contre Bercy. Plus récemment, auditionné le 7 octobre par les députés de la commission de la défense, le général Pierre de Villiers soulignait qu’en 10 ans, de 2009 à 2019, les effectifs de l’armée auront diminué d’un quart, soit plus de 60.000 postes sur un effectif total d’environ 250.000 personnes. « Pour la seule année 2014, le ministère de la Défense représente à lui seul 60 % des suppressions d’emplois publics. En 2015, ce ratio augmentera encore jusqu’à 66 % », a-t-il déclaré aux députés. Le pompon arrive cette semaine, le 11 novembre précisément, jour classique de glorification de l’armée, et pendant qu’Hollande se souvenait de la grande boucherie européenne, le ministère des Finances diffusait un communiqué pernicieux sur les annulations de crédits dans le prochain budget (572 millions d’euros pour la Défense). Quel tact ! Quand on sait que seulement 31% des chars, 44% des hélicoptères, 48% des frégates et 49,7% des avions de chasse sont disponibles pour le combat, cela donne une idée du désarmement de l’armée.

C’était donc cette semaine au tour de la police de dénoncer également leur manque de moyens, ils étaient près de 8.500 policiers rassemblés jeudi à Paris. Et Cazeneuve en a profité pour désavouer les forces de l’ordre en interdisant la fameuse grenade tueuse devenue symbolique. Alors les policiers dénoncent le manque de moyens et notamment des véhicules vétustes incapables de rivaliser avec Taxi 1 2 ou 3. Le mal-être a été aussi pointé du doigt. L'Observatoire National de la Délinquance et des Réponses Pénales (ONDRP) a dénombré près de 41.000 faits de violences verbales et physiques envers les policiers. 47 policiers se sont suicidés depuis le début de l'année, a-t-on appris mercredi. Une policière témoigne sur BFM : « Quand un policier se suicide, il met son uniforme ».
 

Le citoyen désarmé

Le défi de la République, vis-à-vis de son armée, n’est pas nouveau, cela date même des guerres napoléoniennes où on prit goût à la voire loin. En revanche la police, et encore plus les CRS, symbolisent le citoyen armé, les héritiers des gardiens de la révolution, des commissaires de la révolution, etc. Ils sont désormais des citoyens désarmés. Il faut avouer que le premier réflexe quand on a été gazé en famille est de s’en réjouir, mais une analyse en peu plus poussée, permet une fois de plus de comprendre le fonctionnement de l’idéologie révolutionnaire, comment elle parvient à réinventer sans cesse la chute en nous forçant à regretter le temps révolutionnaire d’avant.

Si le processus de désarmement de la police a bien commencé, rassurons-nous, les armes n’ont pas disparu, elles. Elles sont encore sur notre territoire. Il y a juste eu un transfert. Ce ne sont plus ni la police ni l’armée, c’est simplement ceux que la République, dans l’expression de son idéologie, juge les plus aptes à prendre le relais : les antifas et la racaille. Il s’agit là d’une opération d’auto-sabotage de la France légale dans le but d’une mise sous tutelle et de l’achèvement de la dissolution de notre culture et notre civilisation. L’idéologie révolutionnaire y voit là le simple moyen de dissoudre ce qu’il reste d’identité, c'est-à-dire d’ordre ancien et naturel. Il ne subsistera qu’un système de monstres froids emboîtés, de la région administrative à l’ONU, assemblés comme des poupées russes. En décrivant le système, je ne bascule pas dans la complotologie. Personne ne s’est mis d’accord un samedi soir sur la terre pour mettre au point ce programme. Ce programme est le code contenu dans l’idéologie révolutionnaire, idéologie à qui nous avons confié le gouvernement de la France et qui agit seule comme un virus, ayant transformé la France réelle en France légale et transformera la France légale en légalité révolutionnaire permanente.

Une justice et une administration désarmante

Si la police est aujourd’hui réellement désarmée, elle l’a surtout été par la justice. Cette justice qui est plus préoccupée par remplir son mur des cons que par sanctionner. Arrêter les délinquants pour les voir narguer celui qui les a pincés la veille, quel épuisement ! Et puis il y a également les préfets qui ont peur de l’opinion. La plupart des délinquants sont connus des services de police pour y être passés au moins une fois dans leur vie. Les identifier n’est donc pas le problème. Quand on donne des ordres à la police, elle sait faire son boulot. Quand au passage à l’euro la consigne fut donnée de limiter les attaques de fourgons qui étaient devenues le sport national, ce fut fait avec une grande efficacité.

Si la police est désarmée, elle n’est pas la seule. Les politiques le sont aussi. Nous nous rappelons facilement des discours de Sarkozy pendant la campagne de 2012 sur les corps intermédiaires, les infrastructures, il n’y avait pas plus grand aveu d’impuissance. Le légal qui fige. L’opinion paralyse. La conséquence est ce dont nous sommes témoins parfois. A Tours, dimanche dernier, avenue de Gramont (les Champs Elysées locaux), en plein après-midi, une vingtaine d’auto furibondes, tonitruantes de klaxons, aux occupants juchés partout hors de l’habitacle, aux drapeaux algériens flottant sur les capots, a déboulé empruntant voies de bus, brûlant les feus-rouges, etc. Une des voitures faisant une marche arrière de rodéo voyait son plus fort caïd brandir ce qui ressemblait à une arme. La voiture de police qui s’arrêta alors n’obtint pas grand-chose, ou plutôt si, juste le droit d’escorter leur cirque d’incivilités jusqu’à la place Jean Jaurès et au retour. Vouloir davantage aurait conduit à déclencher une émeute.

A quoi cela servirait de faire une loi anti-mariage ou anti-fête, comme on entend parfois dans les projets des maires issus du Front National ou de la droite la plus autoritaire ? On dispose déjà de tout l’arsenal juridique pouvant faire stopper ces pratiques. Ne serait-ce que tout bonnement le code de la route. Il aurait fallu ramasser chaque petit caillou pendant qu’il était encore temps, intervenir gentiment et fermement à chaque mariage où les fêtards prennent la ville pour leur bled. Aujourd’hui, c’est trop tard bien sûr, on risque l’émeute à chaque expression de l’autorité. Aujourd’hui, on ne fait rien, de peur que chaque action soit interprétée comme une vaste ratonade nationale par ceux qui font l’opinion.


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