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Islamophilie et racisme imaginaire

Islamophilie et racisme imaginaire

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Pascal Bruckner s’interroge sur le couple « islamophobie et culpabilité » dans son ouvrage Un racisme imaginaire. Il cite en exergue Joseph Anton, dans son livre Salman Rushdie paru en 2012 : « Un nouveau mot avait été inventé pour permettre aux aveugles de rester aveugles : l’islamophobie. Critiquer la violence militante de cette religion dans son incarnation contemporaine était considéré comme du fanatisme. » Notre philosophe, traduit dans une trentaine de pays, affirme que cette qualification infâmante d’islamophobie permet de faire coup double : « Stigmatiser les traîtres à la foi coranique d’une part, et imposer le silence aux Occidentaux impies, de l’autre. » L’on voit bien d’entrée où nous conduira Bruckner dans son implacable démonstration : prouver d’abord avec Albert Camus que « Mal nommer les choses, c’est contribuer au malheur du monde. » ; décortiquer ensuite la spécieuse dialectique des fondamentalistes qui, par leur manipulation de la langue, leurs mensonges, donnent à penser qu’avec l’accusation d’islamophobie, sorte de reductio ad hitlerum contre l’adversaire, dont ils usent à satiété, ils auraient gagné la bataille des idées ; enfin proposer « une boîte à outils pour démonter le procès en sorcellerie et refuser le chantage ».

Salutaire ouvrage donc qui explique que la fabrique d’un délit d’opinion est un but parfaitement assumé, mais inavoué, pour sanctuariser cet islam devenu intouchable, incritiquable, incontournable. Brillant et lucide, Bruckner pense nécessaire le rétablissement d’une « intelligence de la multitude », c’est-à-dire la restauration des cultures dans ce seul monde fait d’explosions démographiques, de catastrophes naturelles et de migrations de masse : « Pour établir des ponts entre les hommes, il faut commencer par rétablir des portes qui délimitent les territoires de chacun. » Nous comprenons que l’exposé de notre intellectuel ira à rebours du dogme actuel du multiculturalisme, cette fausse bonne idée qui dénature les intelligences multiples et les spécificités culturelles, génère des tensions identitaires toujours plus fortes dans l’espace restreint et irrespirable qu’elle impose au cœur de nos sociétés. Une erreur historique majeure qui porte en elle notre malheur déjà présent et à venir.

Pourtant, il n’est qu’à observer le réel pour constater cette vérité : l’islam est totalement incompatible avec le mode de vie occidental et le génie qui lui est propre (certes dégradé par le matérialisme libéral qui le ronge et dont l’islam exploite les béances). Face à cette réalité qui saute aux yeux pour qui se soucie d’éviter le Grand Remplacement de notre civilisation par ce monstre arabo-musulman, Bruckner dit les choses en vérité : « L’islam a l’ambition de faire taire les Occidentaux, coupables de trois péchés capitaux : la liberté religieuse, la liberté de penser, l’égalité entre hommes et femmes. » Sur la question des femmes, l’affaire des agressions et viols de la Saint Sylvestre à Cologne en Allemagne est caractéristique de la folie qui gagne, du déni absurde de faits incontestables, d’un crime qui demeure à ce jour scandaleusement impuni. Bruckner accuse les dialectiques dangereuses dont sont capables certains idéologues islamophiles : « Le sociologue Eric Fassin explique qu’il faut se méfier des explications essentialistes et comprendre que ce n’est pas parce que ces gens sont musulmans qu’ils ont commis ces actes. Ils s’en sont pris à des femmes blanches, et non des prostituées, ce qui donne un sens à leur violence, affirme-t-il sans rougir. Le fait que ces femmes soient blanches, donc dominantes, explique Bruckner, reviendrait donc à atténuer ou à minimiser la portée du crime, lequel devient un acte politique. Du coup, l’horreur du viol est diluée dans l’épopée plus vaste de l’émancipation des damnés de la terre. » Dans quelle sottise vit-on ? Dans quel aveuglement ? Ce sociologue pontifiant ne devrait-il pas faire l’expérience du viol pour lui-même afin d’étayer sa théorie de la normalité des agressions sexuelles lorsqu’elles s’exercent à l’encontre des (supposés) dominants par les (supposés) dominés ? D’ailleurs, il est permis de s’interroger sur une chose. Qui sont les dominants, les conquérants ? Les chrétiens d’Irak qui étaient au nombre d’1,4 millions en 1987 pour n’être plus que 400 000 aujourd’hui, ou ces barbares de l’islam, dans cette religion qualifiée de «plus con du monde » en 2001 par un certain génie nommé Houellebecq ?

Ces hommes et ces femmes arabo-musulmans, dans leur projet universaliste, sont bien décidés à être uniformisés sous le joug du wahhabisme propagé par l’Arabie-Saoudite afin d’imposer la charia et le fascisme vert au monde occidental. L’islamo-gauchisme a d’évidence une responsabilité immense dans ce déni, ce « pasdamalgame ». Il est mû par la haine tenace de faire payer au capitalisme blanc, chrétien, mâle, hétérosexuel, sa réussite au détriment du communisme. Dans sa logorrhée revancharde, il s’est donné pour objectif de faire disparaître définitivement le capitalisme, fût-ce au risque de s’allier au monstre musulman qui pourrait quitter sa boîte de Pandore et le dévorer ensuite.

Notre philosophe, découpant tous les poncifs au laser de son intelligence, évoque ce qui devrait être une évidence pour tous : « L’accusation d’islamophobie n’est rien d’autre qu’une arme de destruction massive du débat intellectuel. Ce délit d’opinion, apparu il y a vingt ans avec l’antiracisme, est analogue à ce qui se pratiquait jadis en Union Soviétique contre les "ennemis du peuple." ». Situé dans le camp des « pessimistes modérément optimistes », il souligne que si le vieux monde a vaincu tous ses monstres que furent l’esclavage, le colonialisme, le fascisme, le stalinisme, il en demeure néanmoins un, tenace et peu enclin à céder : la détestation de soi. Or un continent qui ne s’aime pas « ne peut être aimé des autres et se prépare moralement à sa disparition. Il peut être colonisé parce qu’il devenu mentalement colonisable ». Voilà pour le côté pessimiste. Pour le pendant optimiste, nous laissons Bruckner conclure : « Notre ennemi, dans sa sauvagerie, nous rend service. S’il nous terrorise, il aiguise notre intelligence de l’adversité, réveille notre esprit de résistance. Il nous a rendu, malgré lui, le drapeau et le patriotisme. Il a restitué aux vieilles nations européennes de la ferveur et de la chair. Il a refait du soldat, du policier des héros positifs au service de leur communauté. Il nous porte surtout à distinguer ce qui relève des opérations militaires et ce qui ressort de la confrontation des idées. Nous ne gagnerons cette guerre pas seulement avec des avions, des espions et des tanks, mais nous la gagnerons d’abord au niveau culturel, si nous nous persuadons et nous persuadons le reste du monde des vertus éminentes de notre civilisation et de nos mœurs. Même s’il ne fait aucun doute que le nihilisme djihadiste sera vaincu un jour en ce siècle -mais au prix de combien de millions de morts ?-, acceptons qu’un ennemi nous soit né et nous aide à redevenir vigilants et fiers de ce qui nous constitue. »


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