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La vengeance de Coronis (2)

La vengeance de Coronis (2)

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Nous sommes vendredi 27 mars, une panne informatique me bloquant depuis 2 jours se répare toute seule mystérieusement et je vois sur face book qu’un casse pied papolâtre de choc que je rabroue de temps en temps, sans le décourager d’ailleurs, m’a envoyé un lien vidéo pour la bénédiction urbi et orbi contre Coronis. Lecture de cette vidéo. Pape François sans Nombre, est devant moi, cela commence juste depuis quelques minutes. Sans Nombre est là, place Saint Pierre, dans une vacuité que 14 Dalaï Lamas collationnés ne pourraient approcher à cet instant. Sans Nombre est là dans une solitude de Souverain Pontife que peut être aucun de ses prédécesseurs n’a jamais connue dans toute l’histoire du pontificat romain et que peut être aucun empereur païen ou chrétien romain non plus… Je le regarde comme jamais je ne l’ai fait depuis son accession à sa charge faisant silence en moi de pensée ou de jugement et mon irritation et mon indifférence envers lui fondent en un instant.

 

De Parvulesco à Raspail

De toute façon je suis un catholique ontologique, c'est-à-dire papiste inconditionnel plus que le Pape lui- même s’il se faut. Même si en tant que chrétien je suis résolument un chrétien gnostique, il y en a eu, même des Papes. Et sur le plan religieux, je ne suis rien d’autre, même pas hindou malgré tous les liens profonds, mes intenses recherches et merveilleuses découvertes concernant le Sanathana Dharma. Pour ceux qui ne le savent pas, on ne peut se convertir à l’hindouisme pour être hindou il aurait fallu naître hindou !

De la même manière, politiquement je suis monarchiste plus royaliste que le roi éventuellement. Royaliste dans l’idéal, le but à atteindre, à retrouver plutôt, mais comme ce monde est navré d’injustice sociale je me suis toujours placé du côté des révoltés qui protègent le petit peuple, cependant j’y suis dans le camp anarchiste avec le drapeau noir celui du deuil et dans aucun autre camp révolutionnaire surtout pas communiste même si je peux supporter quelques militants de base. On me trouve étranger à tout compromis avec le libéralisme, la sociale démocratie, leurs basses cours de toutes tendances ou désignations pour parler du même. Ils jouent dans la grande mascarade mondialiste pour nous y jeter en pâture. On me trouve Anarcho-royaliste donc mais je n’ai pas d’avis sur les querelles dynastiques. Je n’aurai pas d’engagement politique et doute fort que les choses puissent changer avant le terme de cette vie Apolotéïa Evolienne totale !

J’aime beaucoup le catharisme gnostique et l’orthodoxie chrétienne ce qui constitue des liens d’affinités électives particulièrement solides avec un disciple dissident de Jean Parvulesco, Alain Santacreu et sa Contrelittérature… Dans la lignée littéraire, car il faut considérer la littérature comme une voie de réalisation spirituelle, sinon rien, je me situe dans le sillage total de Jean Parvulesco l’écrivain franco roumain. Il est résolument mon initiateur celui qui me passe le flambeau, qui m’embrase, il est Thôt pour moi, celui à qui et pour qui et à partir de qui j’écris, mon donneur d’ordre. Nos positions religieuses et nos aspirations politiques y compris son Eurasisme vers lequel je regarde avec intérêt sont je pense assez proches pour que cette transmission initiatique informelle, c'est-à-dire aussi au-delà de la forme, soit valable. Mais quelle responsabilité terrifiante ! Pourtant l’autre pilier de ma mise en écriture ne serait-elle pas, c’est là ma prise de conscience en fièvre de Coronis, l’œuvre de Jean Raspail ?

 

Au service du grand désordre mondial

Revenons à nos moutons absents sur la place Saint Pierre. On l’aura compris je n’ai guère d’accointances politiques avec ce Pape s’il en est toujours un. Je lui reproche non la tentative de dialogue avec l’Islam. Ce dialogue est nécessaire, vital mais il demande des trésors de patience, de sagesse, de connaissance, d’érudition et de fermeté du point de vue exotérique. Sinon le risque est qu’il soit mené dans un jeu de dupe dans lequel ce pape serait dupé et, ou nous duperait à son tour. Comme chrétien gnostique dans la forme exotérique à savoir politique et religieuse du Catholicisme, je ne suis pas ennemi de l’Islam qui est dans son cœur secret une gnose, une expression de la gnose, de gnose à gnose pour moi il y a unité. Mais l’Islam tel qu’il est utilisé dans la mise en place d’une dictature capitaliste planétaire et tel qu’il le sert, ce mondialisme, à travers de nombre de ses forces politiques étatiques ou terroristes, est une adversaire sous son jour le plus redoutable avec lequel Pape Sans nombre semble bien quand même avoir pactisé. La jonction avec l’Islam se fait par les plus hautes envolées de la mystique et de la métaphysique de la théologie des deux traditions, avec l’art et la poésie Islamique avec son ésotérisme soufi et ses grands maîtres avec les alchimistes des deux camps.

Partout dans le monde, la question de la souveraineté nationale comme la question sociale sont cruciales et ne peuvent être séparées de l’urgence écologique planétaire. Appliquer la charité chrétienne, la compassion est un devoir mais les positions de Pape sans Nombre semblent se définir au service du grand désordre mondial qui frise la dictature d’une oligarchie mondiale se maintenant en déshabillant Pierre pour habiter Paul, pourvu qu’elle se maintienne elle-même dans sa position dominante apatride et transnationale, en usant s’il le faut des aspirations légitimes de ceux qui veulent faire d’une priorité l’aide aux plus pauvres.

Le racisme évidemment est un problème grave qu’on ne résoudra jamais avec quelque gauchisme qui s’en sert pour avoir un adversaire de lutte et grossir, la question des réfugiés est on le sait bien tout autant manipulée avec des bonnes intentions pures des manipulés gauchistes, jeu dans lequel Pape Sans Nom est entré au point de remplacer le Catholicisme en panne sèche spirituelle et plombé par les scandales sexuels, par une religion du migrant, des stratégies de renforcement par ses troupes gauchistes. Je suis donc saisi par le doute comme de nombreux catholiques sur le fait que François mène le bon combat et je me désole de le voir mettre en péril par la même occasion l’unité de l’Eglise.

 

Religion de l’incarnation où es-tu ?

Pourtant à l’instant, une immense pitié me saisit à la vue de ce Souverain Pontife que je nomme désormais Sans Nombre. Une immense pitié de le voir là, faisant face à une autre sorte de débâcle et je parviens pour la deuxième fois seulement de son pontificat à prier avec lui sur cette place Saint Pierre vide de corps autres que le sien. Religion de l’incarnation où es-tu ? Le regardant célébrer par ces temps de carence eucharistique, je pense à la seule vision restée gravée dans ma mémoire nuit ou jour je ne sais, pendant ma fièvre Coronis. C’était une visite dans un monastère connu comme lieu d’étape du pèlerinage de Compostelle, mais jamais encore visité physiquement par moi qui n’ai jamais fait le pèlerinage de Saint Jacques, il s’agit du monastère royal d’Aragon, panthéon de ses rois. Perché dans les Pyrénées le Monesterio de Sant Chuan d’a Penya me vint en rêve. Est-ce à cause de la carence eucharistique ? Car là a résidé et a régné pendant quelques siècles le Saint Graal confié à l’apôtre Pierre, et sauvé par le diacre Saint Laurent, trésorier du Pape Sixte II au troisième siècle qui avant le mourir martyre l’expédia dans la région d’Espagne d’où il était originaire. Le graal y resta 450 ans avant de passer de lieux en lieux secrets aragonais sous la pression des invasions musulmanes dont ce monastère véritable panthéon des rois d’Aragon. Les pérégrinations de la sainte coupe furent diverses. Imaginaires ou réelles, tant littéraires que faites d’aventures à marche d’hommes porteurs. La coupe trouvera son dernier refuge dans la cathédrale de Valencia sur cette terre avec laquelle mon propre sang est lié, mon sanglier. J’ai interprété cette vision comme un ordre de mission imminent vers le monastère royal Juan de la Pena. Au sujet de la coupe Denys l’Aréopagite précise dans « La Hiérarchie Céleste » :

« Si la Parole de Dieu représente encore les essences célestes sous les espèces de l’airain, du vermeil et des pierres multicolores, c’est que le vermeil, unissant en lui la double apparence de l’or et de l’argent, manifeste la pureté incorruptible, inépuisable, indéfectible et intangible de l’or, et en même temps l’éclat brillant, lumineux et céleste de l’argent (…) » Chapitre 15,7.

 

Tous les dieux sont morts car pour qu’ils soient, Dionysos ou Apollon, il faudrait que nous ayons de la danse, mais tout est immobile.

Cette modeste et auguste divine coupe, celle de la scène du dernier repas du Christ avec ses disciples à Jérusalem, coupe en agates embellie par les orfèvres espagnols d’anses en or buriné et de pierres précieuses, diffère-elle de celle d’Hugéïa la fille d’Asclépios ? Le serpent, Apollonien Python ou pythagoricien, y déversa l’ambroisie qui nourrit et qui sauve de la morsure d’un autre serpent ou de la blessure de bec d’une corneille vénéneuse, Coronis ! Est-ce une autre coupe que celle d’un récit du Graal dans le château du roi pécheur ? Perceval trop polis, ne posa pas la question qui lui aurait apporté des vérités sur son propre lignage. Il pouvait soigner le roi Méhaigié de sa veille blessure érotique et mettre fin à la quête. Mais je doute et m’interroge encore… Est-ce que je ne me suis pas trompé ? Est-ce que ce que j’ai pris pour la vengeance de Coronis ne serait pas en réalité plutôt la continuité de la punition du Dieu Apollon et non la vengeance de la femme transformée en corneille blanche noircie ? L’exécutrice de sa punition porte le nom de l’infidèle Coronis sans être elle et alors toutes ses attaques sont justes qui sont portées sur nos infidélités les plus intimes… ? Un doute m’étrangle à nouveau. Est-ce que je suis moi-même victime de Coronis dans la lignée d’Apollon ou est-ce que je suis moi-même Coronis la punition d’Apollon, ou moi-même Apollon ? Je vois que la tête me tourne encore. Je reste devant l’écran d’ordinateur me montrant la place Saint Pierre vide et il me semble que des myriades d’anges la traversent jusqu’à la tombée de la nuit. Je médite encore sur Pape sans Nombre, sur François 1 ou 0 ,successeur ultime de Pierre, sur la coupe qui a été sauvée des pillages impériaux dans les catacombes de Rome avant le massacre, au Pape Sixte II qui la gardait, puis à ceux qui la protégèrent des razzias Sarrasines pyrénéennes, je repense à François et je ne me demande plus si les catholiques sont divisés entre traditionalistes et modernistes à son sujet. Pi que cela, je ne me demande plus si Pape sans Nombre est passé à l’ennemi s’il est asservit à la clique mondialiste Sataniste comme beaucoup le pensent et le disent, s’il est passé à l’« ennemi » Coranique. Le Coran d’ailleurs notre contradiction dans le Verbe et notre punition par le Verbe…

Pourquoi Dieu a permis le Coran ? Ce serait alors que Dieu n’existe pas ? Est-ce que le Coran est de Coranis ? Et là devant Pape sans Nombre dois-je reconnaître enfin avec Nietzsche que Dieu est bien mort ? Tous les dieux sont morts car pour qu’ils soient, Dionysos ou Apollon, il faudrait que nous ayons de la danse, mais tout est immobile. Il faudrait que nous ayons de la médecine. Mais il n’y en a pas. Si Dieu est mort, est-ce que je suis en train de vivre une messe de l’athée Balzacienne ? Cette nouvelle de Balzac a été écrite en une seule nuit selon une de ses lettres à Mme Hanska. Le chirurgien Desplein héros du roman est le maître d’Horace Bianchon, le médecin le plus récurrent de la Comédie Humaine au point que Balzac l’appelle sur son lit de mort. Face au Corona virus, la société française ne sait plus non pas à quel saint mais à quel médecin se vouer. Je n’ai vu personne s’interroger sur la foi religieuse du Professeur Didier Raoult. Peut-être devrions-nous le regretter mais de toute façon je n’aurai pas de Chloroquine.


La vengeance de Coronis (3)
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Envers et contre tout, deuxième partie
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