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D-Day et courage managérial

D-Day et courage managérial

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D-Day : quel mot retenir ?

Sauf à vivre dans une bulle étanche, il était impossible cette semaine de passer à travers les cérémonies de commémoration du débarquement en Normandie…

70 ans cela se fête et se commémore… Fi des différences, fi des partis politiques, fi des éventuelles malversations financières de certains partis… Tous en Normandie…

Même Poutine est venu avec nous pour commémorer tout cela…

Comment ne pas rendre hommage à nos valeureux anciens qui ont libéré l’Europe du joug de l’Allemagne hitlérienne ? Comment ne pas être pétri de respect en pensant à nos aïeuls qui, le 06 juin au matin ont accosté sur ces plages normandes, aïeuls ballotés par une mer déchaînée et hostile ?

Au-delà du respect légitime envers nos anciens combattants et de la réflexion sur ce qu’aurait pu être notre vie d’Européen sans cet évènement majeur de l’Histoire, le mot courage est certainement celui qu’il faut aussi retenir.

Le courage

Le Larousse nous rappelle que le courage est la force de caractère qui permet d’affronter le danger, la souffrance, les revers, les circonstances difficiles.

Mettons nous à la place du soldat Ryan dans le bateau au large de la pointe du Hoc balloté par la houle… Et illustrons ce que devait être le courage de Ryan :
Courage de Ryan pour affronter le danger éminent se rapprochant à chaque avancée vers le front ennemi..
Courage de Ryan pour dépasser la souffrance induite par une mer déchaînée et hostile poussant les bateaux au bas de cette pointe du Hoc alors qu’il était prévu d’arriver sur une plage plus à l’est moins hostile et moins défendue.
Courage de Ryan pour faire avec ce revers occasionné par les éléments naturels peu propice à un débarquement.
Courage de Ryan pour affronter ces circonstances difficiles, circonstances de guerre, d’inconnu de ce que sera la seconde suivante puisque celle-ci est soumise à la trajectoire d’une balle qui peut venir à tout instant se planter au fond de sa chair.

Mais Ryan avait des chefs, (était peut-être chef lui-même) et devait recevoir des ordres et en avait reçu…

Et il en fallu du courage pour manager ce débarquement, pour donner des ordres, les suivre… du courage managérial…

D-Day et courage managérial

Ryan n’était pas seul sur son bateau… des bateaux, des armes, des autres soldats, une véritable marée humaine et matérielle a déferlé ce 6 juin 1944 en Normandie… Mais il avait aussi un commandement pétri de courage managérial à la fois loin et proche de ces plages.

Et il en fallu du courage au Général Eisenhower à son état major pour que Ryan se trouve le 06 juin à l’aube au large de la Normandie !

Du courage tout d’abord pour lancer et imaginer une telle opération,
Du courage pour lancer l’idée, la porter, la planifier suivre l’avancement des préparatifs,
Du courage pour produire des nouveaux concepts de quais flottants, de pipe line-flottants,
Du courage pour donner le top départ de l’opération malgré des conditions météo défavorables,
Du courage pour écrire et porter le discours invectivant tous les Ryan’s boys à y aller,
Du courage pour leur dire la vérité, leur dire ce qu’il va se passer, poser les choses,
Du courage finalement pour s’en remettre collectivement au Tout-Puissant (avec un T majuscule et P majuscule) pour lui confier cette grande et noble entreprise…

Le discours d’Eisenhower lu à tous les soldats avant le top départ est aussi une formidable leçon de courage managérial… Tout y est dit et posé…

L’horizon est donné, fixé dans ce discours, les risques posés. C’est un discours d’adulte à adulte, d’ego à ego, d’Hommes face à une aventure les dépassant…

Mais surtout deux points majeurs sont affirmés avec force dans ce discours :
Le premier : la confiance totale du Général envers ces soldats.
Le deuxième : l’appel à la chance et à la bénédiction du Tout Puissant.

Ces deux points sont à eux seuls une leçon de courage managérial dont des enseignements peuvent être tirés s’appliquer dans notre quotidien…

Courage managérial du D-Day et enseignements pour notre quotidien

Notre quotidien est certes très éloigné du 06 juin 1944…

Pour autant, tel que Ryan - et dans une moindre mesure - nous sommes nous aussi embarqués dans un bateau. Ce bateau nous menant parfois vers une plage inconnue.

Quel courage avons-nous alors face à l’inconnu de l’avenir ? Sommes-nous comme Ryan allant de l’avant sans se soucier de la seconde d’après ?

Quel courage ont nos chefs pour fixer des objectifs clairs et ambitieux, pour se lancer dans une aventure collective en posant un cadre et en disant la vérité à leur Ryan’s boys modernes ?
Posons-nous la question de l’épaisseur du discours d’Eisenhower, de l’impact de celui-ci sur ses troupes.
Posez-nous la question du nombre de fois que notre chef, tel un petit Eisenhower, nous a tenu un discours nous lançant dans une aventure collective tout en nous rappelant qu’il avait confiance en nous et qu’il s’en remettait au Tout Puissant et à la chance.

Reconnaître que l’on ne peut pas tout maîtriser mais que parfois il faut se jeter à l’eau pour gagner une bataille : c’est un enseignement du D-Day que l’on peut appliquer concrètement à notre quotidien.

Affirmer que l’on a confiance en nos Ryan’s Boys modernes (enfin pas toujours tous…) c’est une autre leçon du D-Day et d’Eisenhower que l’on peut aussi appliquer à notre quotidien.

Remercions alors ces alliés aussi pour la leçon de courage managérial qu’ils ont su nous donner ce jour du 6 juin 1944. Et soyons au-dessus de tout cela emprunts de respect pour le cadeau qu’ils nous ont fait ce 6 juin 1944.

Nous leur en sommes infiniment redevables.

Y compris Poutine, Hollande et l’UMP normands pour quelques heures ce 6 juin 2014…

 


 

Grand Quartier Général
des Forces Expéditionnaires Alliées

Soldats, Marins et Aviateurs des Forces Expéditionnaires Alliées !

Vous êtes sur le point de vous embarquer pour la grande croisade vers laquelle ont tendu tous nos efforts pendant de longs mois. Les yeux du monde sont fixés sur vous. Les espoirs, les prières de tous les peuples épris de liberté vous accompagnent. Avec nos valeureux alliés et nos frères d'armes des autres fronts, vous détruirez la machine de guerre Allemande, vous anéantirez le joug de la tyrannie que les nazis exercent sur les peuples d'Europe et vous apporterez la sécurité dans un monde libre.

Votre tâche ne sera pas facile. Votre ennemi est bien entrainé, bien équipé et dur au combat. Il luttera sauvagement.

Mais nous sommes en 1944 ! Beaucoup de choses ont changé depuis le triomphe nazi des années 1940-41. Les Nations-Unies ont infligé de grandes défaites aux Allemands, dans des combats d'homme à homme. Notre offensive aérienne a sérieusement diminué leur capacité à faire la guerre sur terre et dans les airs. Notre effort de guerre nous a donné une supériorité écrasante en armes et munitions, et a mis à notre disposition d'importantes réserves d'hommes bien entrainés. La fortune de la bataille a tourné ! Les hommes libres du monde marchent ensemble vers la Victoire !

J'ai totalement confiance en votre courage, votre dévouement et votre compétence dans la bataille. Nous n'accepterons que la Victoire totale !

Bonne chance ! Implorons la bénédiction du Tout-Puissant sur cette grande et noble entreprise.

General Dwight D. Eisenhower


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