Thibault Biscarrat : La lumière plus intense

« Le poème est mon élan et ma force. » Avec La lumière plus intense, Thibault Biscarrat revient avec des oracles nouveaux puisés dans la toute éternité. Les versets s’enchaînent. Que nous chante-t-il là ? Une prière, une joie contemplative, une ivresse d’être aimé ? tout ça, sans aucun doute. Voilà donc une poésie du dimanche matin, il est donc possible d’écrire après la résurrection. Me voici contredit définitivement. Non contrarié, mais rectifié. Il est difficile de déprimer en cette lecture ! Impossible de se laisser aller à l’aigre tristesse. Le poème de Thibault Biscarrat nous relève, oriente notre regard, exige notre participation. L’élan est mystique, la force est celle de l’incarnation. « Une musique résonne : le dire surgit. » On ne peut rien comprendre à la poésie de Thibault Biscarrat si on ne comprend pas qu’elle est un vaste complot contre toute forme de vie extérieure… Il en va ici du tréfond et du très haut. Du très haut en dedans et du tréfond au-delà. « Dieu regarde vers l’intérieur, il connaît les secrets de notre cœur. »

Le poète se demande : « Qui m’enseignera la sainte contemplation ? » Le poème bien sûr ! Le poème est la seule forme du verbe capable de dire la contemplation, capable de nous la faire éprouver, il agit comme un accusé réception de la création, de l’amour et de l’éternité. « Tout se transforme en écriture : les cercles s’unissent au firmament. » Les oracles du poète sont un chant cyclique, une marée du dedans, une douce laboure, c’est notre psalmodie interne qui est révélée alors que s’avance notre lecture dans le silence. « Les voix silencieuses sont le mouvement circulaire, les célestes vendanges. » L’ivresse peut nous prendre, le roulis peut nous faire danser, c’est là notre révolution… C’est « L’ivresse de la grâce est infinie. »

Comme tout semble converger désormais, comme tout semble revenir à la source maintenant ! « Il est une strophe qui façonne toute matière engendrée : le cercle et la lyre, les êtres, les fleurs et les animaux. » Thibault Biscarrat poète du désir de parousie… Il est désormais possible de se réconcilier avec le monde entier dans l’au-delà déjà présent. Et l’être aimé nous accompagne forcément. Le Tu est davantage aimable quand il nous rend poète, quand il nous révèle poète et donc prophète. « En toi je contemple Dieu et je t’aime d’être aimé. »

La lumière plus intense, poésie de Thibault Biscarat, ed. Le nouvel Athanor – 108 pages - 17€